Football – Cameroun : le tour du monde de Rigobert Song avec les Lions indomptables
Alors que le Cameroun a été éliminé du Mondial 2014, Rigobert Song, le recordman des sélections avec les Lions Indomptables (138 capes), aujourd’hui team manager de l’équipe nationale, se souvient des quatre phases finales de Coupe du monde auxquelles il a participé.
1994 (États-Unis), encore mineur et déjà titulaire
"Je jouais au au Tonnerre de Yaoundé à cette époque. Je n’avais pas encore 18 ans, et quand Henri Michel, le sélectionneur, me convoque, c’est une belle surprise pour moi. Pendant le stage, je joue quelques matchs amicaux, mais quand il me dit trois jours avant le premier match de la Coupe du monde face à la Suède (2-2) que je vais débuter, j’étais presque gêné, car des anciens comme Roger Milla étaient là. J’avais le trac, mais ça se passe bien. Mieux que face au Brésil (0-3), où je suis expulsé pour une faute sur Bebeto, ce qui m’empêchera de participer à la déroute contre la Russie (1-6). Après cette Coupe du monde, je suis arrivé à Metz, et ma carrière en Europe a débuté."
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1998 (France), l’injustice de Nantes
"Quand démarre cette Coupe du Monde, j’ai quatre ans de plus, mais je suis encore jeune. Une nouvelle génération arrive, avec Samuel Eto’o, qui n’a que 17 ans mais dont on devine l’énorme potentiel. Je garde un souvenir très mitigé de ce tournoi. Je me souviens encore de l’arbitrage lors du match face au Chili (1-1) à Nantes, qui nous prive d’une qualification. L’arbitre sifflait tout contre nous, et je suis même expulsé. Claude Le Roy, notre coach, était fou de rage !"
2002 (Japon-Corée du Sud), quand les primes plombent tout
"Cela avait très mal débuté. À cause des problèmes de primes, nous sommes arrivés avec plusieurs jours de retard en Asie. Il y avait beaucoup de tension, de nervosité, et cela a perturbé non seulement notre préparation, mais aussi notre Coupe du monde, durant laquelle je suis capitaine. L’équipe avait remporté la CAN quelques mois plus tôt, et avec le recul, sans toutes ces histoires, je pense que nous aurions pu passer le premier tour"
2010 (Afrique du Sud), pour un dernier tour de piste
"Il y avait des problèmes entre les joueurs, et Paul Le Guen, alors sélectionneur, n’a pas su gérer son groupe. Ce qui n’enlève rien à ses qualités d’entraîneur, car il a su moderniser les conditions de voyage et d’hébergement de la sélection. Et il n’est pas le seul responsable de ce qui s’est passé en Afrique du Sud, loin de là. Nous perdons nos trois matches face au Japon (0-1), au Danemark (1-2) et aux Pays-Bas (1-2), et je n’ai joué que dix-sept minutes contre les Néerlandais. J’ai annoncé le 1er août que je prenais ma retraite internationale, mais cette décision était prise depuis un certain temps…"
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Recueillis par Alexis Billebault, à Walchsee lors du stage de préparation des Camerounais en Autriche.
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