Brésil 2014 : le porno, Zidane et la pub… le Mondial des non-footeux

Ceux qui sont saturés de football peuvent toujours se délecter des petits à-côtés de la Coupe du monde au Brésil. Comment regarder les lucarnes par le petit bout de la lorgnette ? Visite guidée de l’autre Mondial.

L’oeil de Glez. © Glez

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Publié le 23 juin 2014 Lecture : 1 minute.

En pleine Coupe du monde de football, il serait temps d’avoir une pensée émue pour ceux qui ne s’intéressent pas au "soccer". En Afrique, singulièrement, il est difficile d’échapper au Mondial ou à ses effets collatéraux. Il n’est pas rare de se rendre dans une administration en plein après-midi et de s’entendre dire que le préposé est en train de regarder une mi-temps à l’étage. Même les plus opiniâtres se résignent alors à travailler au ralenti et finissent par échouer devant quelque écran. Et comme il est exclu, pendant les heures de compétition, d’y regarder une telenovella ou un flash d’information, il ne reste qu’à déguster les à-côtés distillés au cours du tournoi.

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En plus des arachides et du pop-corn, il y a, pendant le Mondial, des "friandises" audiovisuelles pour tous les goûts. Des plus burlesques comme cette vidéo de l’entraîneur Guy Roux profondément endormi à une conférence de presse de Didier Deschamps. Des plus coquines comme les posts de cette star du porno chilien qui promet à ses "twittos" un marathon sexuel dont le nombre d’heures augmente à mesure que les footballeurs nationaux progressent dans la compétition. Des plus inquiétantes comme ces images de l’escalier branlant du Maracana. Des plus tragiques comme l’annonce du décès d’un supporter chinois mort d’une crise cardiaque, épuisé après deux nuits blanches devant le petit écran…

Les moins "footeux" en arrivent même à savourer ce qu’ils abhorrent habituellement : la publicité.

Les moins "footeux" en arrivent même à savourer ce qu’ils abhorrent habituellement : la publicité. Un malicieux spot brésilien pour une carte bancaire présente un barbier qui voit passer sous son coupe-chou le footballeur italien qui traumatisa son enfance de supporter en 1982 : Paolo Rossi. Après avoir surmonté in extremis ses envies de meurtres, le coiffeur voit entrer Zinedine Zidane dans son salon…

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L’insolite n’est pas toujours anecdotique, surtout en Afrique où l’on ne plaisante guère avec le sport-roi. C’est très sérieusement que des supporters du Cameroun ont lancé une pétition dénonçant le "mercenariat" des footballeurs, exigeant même que les primes des "lions indomptables" soient restituées. Des primes très médiatisées au départ de l’équipe nationale pour l’Amérique du sud, quelques jours à peine avant la déroute camerounaise face à la Croatie. Quoi que décide le président du comité de normalisation de la Fédération camerounaise, les coéquipiers de Samuel Eto’o devraient, pour se consoler, se rappeler le sort réservé, par le général-président Robert Gueï, aux "Éléphants" ivoiriens de retour d’une Coupe d’Afrique des nations piteuse. C’était en 2000 et les stars du ballon rond avaient séjourné dans un camp de redressement.

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Même s’il ne s’agit pas toujours de primes mirobolantes, l’argent ne quitte jamais longtemps les débats sur le foot. Soit parce qu’il y en a trop, soit parce qu’il en manque. Les Nigérians qui auraient aimé collectionner les maillots de leurs adversaires l’auront appris à leurs dépens. Le 16 juin dernier, avant la confrontation entre le Nigeria et l’Iran, la Fédération iranienne de football interdisait aux "Lions de Perse" d’échanger leurs maillots avec l’équipe adverse. Exsangue après des années d’embargo, l’instance entendait bien utiliser les mêmes équipements au cours des matches suivants ; quand bien même les maillots rétréciraient au lavage, si l’on en croit le goal Alireza Haghighi…

Les Nigérians auraient pourtant eu besoin d’affection, eux dont le drapeau avait été confondu avec celui du Niger, au cours de la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde. La France et le Honduras pourraient rétorquer aux Africains que, eux, au moins, ont eu droit à leur hymne national. Le 22 juin, le système audio du stade ne fonctionna pas, privant les footballeurs des deux équipes de leur musique patriotique.

C’est aussi l’équation financière qui a influencé la vie quotidienne des Ghanéens en ce début de Coupe du monde. Très officiellement, les autorités ghanéennes ont demandé aux citoyens de se servir le moins possible de leurs appareils ménagers pendant la diffusion des matchs. Le pays est touché par des problèmes énergétiques, depuis une baisse de production électrique sur le barrage d’Akosombo. Entre le réfrigérateur, le climatiseur et la télévision, il faut donc choisir ! La joie du sport dans la transpiration ou la frustration dans l’air conditionné. Pour pallier ce déficit, le gouvernement a décidé d’acheter de l’électricité supplémentaire à son voisin ivoirien. Mais la Côte d’Ivoire est aussi en lice pour le titre Mondial

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Damien Glez

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