Togo : des milliers de femmes manifestent contre le pouvoir à Lomé

Des milliers de femmes ont manifesté samedi à Lomé, à l’appel de l’opposition, contre le pouvoir du président Faure Gnassingbé, confronté à une forte contestation populaire depuis des mois, a constaté un journaliste de l’AFP.

Manifestation de l’opposition à Lomé, au Togo, le 3 août 2013 (image d’illustration). © Erick Kaglan/AP/SIPA

Manifestation de l’opposition à Lomé, au Togo, le 3 août 2013 (image d’illustration). © Erick Kaglan/AP/SIPA

Publié le 20 janvier 2018 Lecture : 2 minutes.

Depuis le mois de septembre, une coalition de 14 partis politiques organise des marches quasi hebdomadaires qui rassemblent des milliers, voire des dizaines de milliers de manifestants pour protester contre l’accaparement du pouvoir par une seule famille depuis plus de cinquante ans.

Faure Gnassingbé a succédé en 2005 à son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé sans partage le pays pendant trente-huit ans.

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« Face au refus du pouvoir d’avancer, les femmes ont décidé de rentrer dans le jeu », a déclaré lors de la marche le chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre, saluant une « belle initiative ».

« Premières victimes » d’une économie au ralenti

Partis de trois points de rassemblements différents, les femmes, pour la plupart vêtues de noir, accompagnées de nombreux hommes et des responsables de l’opposition, ont marché durant plusieurs heures dans la capitale togolaise.

« Nous allons désormais prendre notre destin en main, car c’est nous qui souffrons le plus dans nos familles de cette situation (…). Il n’y a pas de travail et l’activité économique est au ralenti », a déclaré à l’AFP une commerçante, Kossiwa Djomadi.

« Si les gens veulent discuter, que les discussions soient cette fois-ci sincères et que tous les sujets soient abordés pour une alternance au Togo », a-t-elle plaidé.

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Appel au dialogue

Plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, inquiets de l’instabilité que peut engendrer la crise togolaise, ont appelé le pouvoir et l’opposition au dialogue, sous la médiation du président ghanéen Nana Akufo-Addo et du chef d’État guinéen Alpha Condé.

Les deux chefs d’État ont d’ailleurs reçu cette semaine une délégation de l’opposition togolaise à Conakry et à Accra pour tenter de faire démarrer les discussions, qui sont toujours au point mort. L’opposition exige des « mesures d’apaisement », notamment la libération de manifestants toujours détenus et le retrait des forces de sécurité dans le nord du pays, avant le début de ce dialogue.

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Au sortir de cette rencontre, le président Alpha Condé a promis d’envoyer une délégation à Lomé pour « examiner les revendications de l’opposition », proposant que le dialogue se tienne du 23 au 26 janvier.

La présidence togolaise n’a pas réagi dans l’immédiat.

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