Présidentielle mauritanienne : à Nouakchott, dans l’attente des premiers résultats provisoires
Un peu plus d’1,3 million de Mauritaniens étaient appelés à élire leur nouveau président en Mauritanie, le 21 juin. Reportage dans les bureaux de vote de Nouakchott.
![Un électeur dépose son bulletin dans l’urne d’un bureau de vote à Nouakchott, le 21 juin. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2014/06/21/021062014164131000000aaaa.jpg)
Un électeur dépose son bulletin dans l’urne d’un bureau de vote à Nouakchott, le 21 juin. © AFP
Ce samedi 21 juin au matin, la Mauritanie se réveille doucement. Un peu plus d’1,3 million d’électeurs sont appelés aux urnes, afin d’élire leur président. Un scrutin surveillé par 700 observateurs, dont 200 venus de l’étranger. Dans les bureaux de vote de la capitale Nouakchott, ouverts depuis 7 heures locales, on ne se bouscule pas, mais on est au rendez-vous.
"Il faut venir voter, c’est notre devoir de citoyen", lance Nana, sa carte d’électeur à la main. Mamédi, lui, a glissé son bulletin dans l’urne dans le quartier Teivragh-Zeina, en faveur d’Ibrahima Sarr. Il en veut aux opposants historiques d’avoir boycotté l’élection : "Il fallait participer, la démocratie c’est la lutte dans les urnes ! Certains candidats aussi ont des doutes quant à la transparence du scrutin, mais ils sont là."
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À El Mina, pro et anti-Aziz opposent leurs idées. Pour Amadou, "le président a fait beaucoup de choses sur le plan de la sécurité en repoussant les terroristes d’Al-Qaïda, c’est pourquoi j’ai voté pour lui", explique-t-il en exhibant son index tâché d’encre indélébile, afin d’éviter les fraudes. "Non ! lui répond Mohamed, 21 ans. Il a fait beaucoup de goudrons, mais on n’a toujours pas de travail, pas d’argent. Il avait promis de nous aider."
Les Mauritaniens ont le choix entre cinq candidats : Mohamed Ould Abdelaziz (président sortant) ; Ibrahima Sarr (AJD/MR) ; Boydiel Ould Houmeid (El Wiam) ; et deux candidats indépendants, Biram Dah Abeid (militant antiesclavagiste) et Lalla Meryem Mint Moulaye Idriss (présidente du conseil d’administration de l’Agence Mauritanienne d’Information.)
Tous ont voté ce matin à Nouakchott, à l’exception de "Boydiel", comme l’appellent les Mauritaniens, qui s’est rendu à Ndiago (Trarza), la ville dont il est maire. Quant aux leaders historiques de l’opposition, tels qu’Ahmed Ould Daddah (RFD), Messaoud Ould Boulkheir (APP) ou Mohamed Ould Maouloud (UFP), ils ont fait le choix de boycotter le scrutin et appelé leurs sympathisants à bouder les urnes.
Le taux de participation, véritable enjeu du scrutin dont "Aziz" est le grand favori, permettra de dire s’ils ont été entendus. Ils devraient être fixés samedi soir, puisque la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) annoncera les premiers résultats provisoires après la fermeture des bureaux, à 19h locales.
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Par Justine Spiegel, envoyée spéciale
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