Terrorisme : Kenya, Nigeria, Djibouti… Peur sur les supporteurs du Mondial

Après l’attaque contre un lieu de retransmission de la Coupe du monde de football, il y a moins d’une semaine au Kenya, Nairobi a choisi de jouer la carte de la précaution. Le gouvernement appelle vendredi les supporteurs du pays à suivre les matchs chez eux, en sécurité.

Après l’explosion d’une bombe dans le centre de Jos le 20 mai 2014. © AFP

Après l’explosion d’une bombe dans le centre de Jos le 20 mai 2014. © AFP

Publié le 20 juin 2014 Lecture : 2 minutes.

Le gouvernement du Kenya a appelé, vendredi 20 juin, ses habitants à suivre la Coupe du monde de football de chez eux et non dans des lieux publics, moins d’une semaine après des attaques qui ont fait une soixantaine de morts.

>> Lire aussi : "Les forces de sécurité kényanes abattent cinq personnes suspectées de terrorisme"

la suite après cette publicité

"Où c’est possible, les Kényans sont vivement encouragés à regarder les matches de la Coupe du monde dans le confort de leur maison plutôt que dans des lieux ouverts très fréquentés et non protégés", a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.

"Bien que le gouvernement ait renforcé la sécurité dans tout le pays, les propriétaires de bars et de restaurants doivent dans le même temps maintenir un haut niveau d’alerte afin de mettre en échec les criminels qui pourraient tenter de profiter de la Coupe du monde pour perpétrer des actes criminels et violents", a ajouté le ministère.

Promesse de la police

Deux raids nocturnes commis par des hommes armés ont fait, dimanche 15 et lundi 16 juin, une soixantaine de morts dans la localité de Mpeketoni et un village voisin, dans la région côtière de l’archipel touristique de Lamu (est). Au moment de l’attaque, des habitants de Mpeketoni suivaient des retransmissions de la Coupe du monde dans des bars et des restaurants.

la suite après cette publicité

Les islamistes somaliens shebab, liés à Al-Qaïda, que l’armée kényane combat en Somalie, ont revendiqué ces attaques, mais le président kényan Uhuru Kenyatta a nié leur implication et accusé des réseaux politiques locaux liés à des gangs criminels. Juste avant le Mondial brésilien, le chef de la police, David Kimaiyo, avait promis des mesures de sécurité suffisantes pour protéger les fans de football.

Mais le double raid a créé un choc dans le pays. Il s’agit de l’opération la plus meurtrière et la plus spectaculaire depuis l’assaut mené par un commando shebab contre le centre commercial Westgate à Nairobi en septembre 2013. Au moins 67 personnes avaient alors péri.

la suite après cette publicité

Vigilance sur tout le continent

Plusieurs pays d’Afrique de l’Est se sont mis en alerte avant le Mondial, notamment l’Ouganda, l’un des principaux fournisseurs de troupes à la Force de l’Union africaine (Amisom) qui combat depuis 2007 les shebab en Somalie.

La Grande-Bretagne a également mis en garde ses citoyens sur des risques d’attentats dans les lieux publics retransmettant la Coupe du monde dans la région, notamment l’Éthiopie, Djibouti et le Kenya, qui fournissent tous des troupes à l’Amisom.

Londres a mis l’accent sur Djibouti, estimant que les shebab préparaient d’autres attaques dans ce pays où ils ont revendiqué pour la première fois un attentat suicide fin mai contre un restaurant. L’attentat avait fait au moins un mort et plusieurs blessés.

En Afrique de l’Ouest, au Nigeria, régulièrement frappé par des attaques du groupe islamiste Boko Haram, au moins 21 personnes ont été tuées mardi soir à Damaturu par l’explosion d’une bombe dans une foule qui suivait sur grand écran un match de la Coupe du monde. Au lendemain de l’attentat, la police nigériane a conseillé aux fans de football d’éviter de se réunir dans des lieux publics pour suivre les matches.

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires