Bénin : Green Keeper Africa, la start-up qui transforme la jacinthe d’eau en produit dépolluant

Pendant longtemps, la jacinthe aquatique a été une malédiction pour le Bénin. Cette plante envahissante a proliféré dans les cours d’eau et chassé la faune et la flore. Mais deux ingénieurs béninois en ont fait une opportunité économique. Une fois traitée et séchée, la plante est transformée en un produit dépolluant capable d’absorber les hydrocarbures.

Transformée, la jacinthe aquatique peut absorber jusqu’à dix fois son poids en hydrocarbure. © Capture d’écran J.A.

Transformée, la jacinthe aquatique peut absorber jusqu’à dix fois son poids en hydrocarbure. © Capture d’écran J.A.

Publié le 23 janvier 2018 Lecture : 2 minutes.

Des habitants de Cape Town remplissent des bidons à partir d’une source d’eau naturelle, février 2018, Afrique du Sud. © Halden Krog/AP/SIPA
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Quels investissements pour l’accès à l’eau ?

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À So Ava, une commune de 100 000 habitants au Nord de Cotonou, l’activité économique principale est la pêche. Mais depuis quelques années, un fléau touche la région : la jacinthe d’eau. Une plante invasive venue de l’étranger qui a envahi les lacs et asphyxié les poissons. Tout le secteur de la pêche a été touché. Mais grâce à Green Keeper Africa, une start-up béninoise, la jacinthe est en train de devenir le nouvel or vert de la région.

Il y a deux ans, Rosaline Adanhoun était encore vendeuse. Mais aujourd’hui elle part sur le lac tous les matins pour ramasser de la Jacinthe d’eau. Un nouveau métier qui lui permet de mieux gagner sa vie. « L’argent de la collecte me permet de subvenir aux besoins de ma famille car mon mari ne gagne pas beaucoup. Je gagne au moins 30 000 francs CFA par mois. Ce n’est pas beaucoup mais ça me permet de vivre », explique-t-elle.

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Absorber jusqu’à 10 fois son poids en hydrocarbure

En moyenne Rosaline récolte entre 500 et 1000 kilos de jacinthe par jour. À la fin de la journée, elle les revend à l’entreprise qui a décidé de faire de ce fléau une opportunité économique. La plante est capable d’absorber jusqu’à dix fois son poids en hydrocarbure. Une propriété qui permet à la start-up de proposer une gamme de produits dépolluants aux entreprises pétrolières.

Mais pour arriver à un tel résultat, la plante doit d’abord être transformée. Quinze salariés travaillent dans l’unité de production de Green Keeper Africa à So Ava. Des femmes sélectionnent les portions de la plante utilisées pour fabriquer les produits dépolluants. Ces parties sont ensuite passées au broyeur. Après tamisage, l’entreprise produit 3 tonnes de fibres par jour qui seront vendues 1200 francs le kilo.

Green Keeper Africa ne se contente pas de vendre de la fibre, elle s’occupe aussi de son recyclage. Un argument commercial mais aussi une opportunité économique pour la jeune start-up. La jacinthe imbibée d’hydrocarbure est un excellent combustible.

Aujourd’hui, l’entreprise compte une dizaine de clients dans le BTP, l’industrie pétrolière et les stations service. Elle espère multiplier ses revenus par 10 d’ici 2 ans et pour cela, elle vise d’autres pays d’Afrique de l’Ouest comme le Nigeria, le Togo et la Côte d’Ivoire, tous envahis par la jacinthe d’eau.

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Un reportage de Réussite, une émission coproduite par Canal + et Galaxie Africa (groupe Jeune Afrique), diffusée tous les premiers samedi du mois sur Canal+ en Afrique et A+ en France.

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