Côte d’Ivoire – Sabri Lamouchi : « Nous ferons tout pour passer le premier tour du Mondial »

La Côte d’Ivoire, qui a remporté son premier match face au Japon à Recife (2-1, le 14 juin), affronte ce jeudi la Colombie à Brasilia. Un succès pourrait transporter les Éléphants en huitièmes de finale, l’objectif premier de Sabri Lamouchi.

Le sélectionneur de la Côte d’Ivoire, Sabri Lamouchi. © AFP

Le sélectionneur de la Côte d’Ivoire, Sabri Lamouchi. © AFP

Alexis Billebault

Publié le 19 juin 2014 Lecture : 3 minutes.

Même s’il est soutenu par Sidy Diallo, le président de la Fédération ivoirienne de football (FIF), et par les cadres de l’équipe nationale, Sabri Lamouchi n’ignore rien de ce qui l’attend en cas d’élimination au premier tour du Mondial… Depuis qu’il a été nommé sélectionneur des Éléphants en mai 2012, il n’a pas été épargné par les critiques pour son manque d’expérience, mais aussi pour son salaire estimé à 200 000 euros mensuels (il est en fait de 60 000 euros) et pour ses réulstats. Entretien.

>> Lire aussi : La Côte d’Ivoire domine le Japon (2-1)

la suite après cette publicité

Jeune Afrique : Que répondez-vous à ceux qui considèrent que le groupe de la Côte d’Ivoire (Grèce, Colombie, Japon) est très accessible ?

Sabri Lamouchi : Ce n’est pas le groupe de la mort, mais il n’est pas facile pour autant ! Il est ouvert, homogène, c’est même peut-être le plus équilibré de tous, même si je suis tenté de faire de la Colombie le favori de ce groupe. Nous avons nos chances, mais c’est aussi le cas pour nos trois adversaires (cette intyerview a été réalisée avant la Coupe du Monde, NDLR). Ce que je dis aux supporters ivoiriens, c’est que nous ferons tout pour passer le premier tour, ce que la Côte d’Ivoire n’a jamais réussi à faire en 2006 et en 2010.

Nous ferons tout pour passer le premier tour, ce que la Côte d’Ivoire n’a jamais réussi à faire en 2006 et en 2010.

La Colombie (qui a battu la Grèce 3-0 le 14 juin) est privée pour la Coupe du monde de Radamel Falcao, son meilleur attaquant…

Oui, mais elle reste une équipe très forte offensivement. L’absence de Falcao est certes un problème, mais elle compte dans son effectif des joueurs comme James Rodriguez, Gutierrez ou Martinez. C’est une équipe qui joue bien. Mais dans ce groupe, tous les adversaires sont difficiles. On le verra avec la Grèce (le 24 juin), qui est une équipe difficile à jouer, avec un bloc défensif compact.

la suite après cette publicité

Voir notre page spéciale mondial 2014 >> 

la suite après cette publicité

Vous avez été nommé en mai 2012. Avez-vous atteint ce que vous vouliez en termes de jeu ?

Bien sûr que non. Depuis que je dirige cette sélection, je n’ai jamais pu aligner deux fois la même équipe, à cause des blessures ou des suspensions. Les joueurs, je ne peux les voir que pendant trois ou quatre jours, avec un match. Il faut donc être concret, efficace, et obtenir des résultats pour gagner du temps. 

>> Lire aussi : Enfin les huitièmes pour les Éléphants ?

Vous avez également pas mal bouleversé le profil de cette équipe, en écartant des cadres comme Eboué ou Tiéné, et en appelant de nombreux jeunes (Sié, Aurier, Djakpa, Sio…)…

Ce n’est pas une révolution, mais je pense avoir redéfini les choses. On dit depuis des années que la Côte d’Ivoire a une génération exceptionnelle, mais elle n’a rien gagné. Il faudrait savoir pourquoi… J’ai donc appelé de nouveaux joueurs. Mais j’ai toujours eu besoin de la génération actuelle, de Drogba, de Yaya Touré, de Kolo Touré, de Zokora, de Gervinho – qui peut faire encore plus – etc… Parmi eux, certains viennent de réaliser une très belle saison. D’autres, comme Zokora ou Kolo Touré, ont moins joué. Mais ils restent des piliers. Et puis, il y a des éléments comme Bony, dont on parle peu, comme Tiote ou Bamba, qui sont très importants pour nous.

Vous êtes beaucoup critiqué depuis votre nomination en mai 2012. Avez-vous un jour envisagé de démissionner, ne serait-ce qu’une seconde ?

Jamais ! Je peux échouer, mais avec mon staff, avec les joueurs, nous travaillons comme des malades pour réussir. Les critiques peuvent me toucher, ma famille en a souffert, mais il faut faire avec. Il y a des gens qui veulent atteindre Sidy Diallo, le président de lé fédération, à travers moi. On m’a attaqué parce que je n’avais pas d’expérience. C’est vrai, mais on m’a choisi, le président a pris un gros risque, et si la sélection va loin, ce sera avant tout grâce à lui, car il veut que son pays gagne.

>> Lire aussi : Primes et déprimes des sélections africaines

Vous serez en fin de contrat après la Coupe du monde…

Oui. On a entendu des choses, comme quoi Giovanni Trapattoni avait été choisi pour me succéder, ce qui a été démenti. Il y a des tentatives de déstabilisation. Sidy Diallo envisage que nous poursuivions l’aventure après la Coupe du monde. Pourquoi pas ? On verra. J’ai des sollicitations, mais en ce moment, je n’ai qu’un objectif, la Coupe du monde…

_____________

Propos recueillis par Alexis Billebault

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires