Niger : ouverture du procès des auteurs présumés de la « tentative de putsch » de 2015

Accusés d’être à l’origine d’une tentative de putsch contre le président Mahamadou Issoufou en décembre 2015, une dizaine de prévenus sont jugés depuis mardi au tribunal militaire de Niamey. Le verdict est attendu « en fin de semaine ».

Unité de l’armée lors du défilé de la fête nationale, à Dosso, en décembre 2014. © VINCENT FOURNIER/J.A.

Unité de l’armée lors du défilé de la fête nationale, à Dosso, en décembre 2014. © VINCENT FOURNIER/J.A.

Publié le 24 janvier 2018 Lecture : 2 minutes.

Lors d’une allocution télévisée en décembre 2015, le président Mahamadou Issoufou avait affirmé qu’une tentative de coup d’État venait d’être déjouée. Parmi les personnes arrêtées figuraient alors douze militaires, dont certains hauts-gradés, trois douaniers et une dizaine de civil. Un coup de filet critiqué à l’époque par l’opposition, qui avait fait part de ses doutes sur la véracité de la tentative de coup à seulement deux mois de l’élection présidentielle.

Deux ans plus tard, ils sont finalement une dizaine de militaires et un civil à se trouver sur le banc des accusés du tribunal militaire de Niamey. Les autres civils arrêtés en 2015 ont bénéficié fin mars 2017 d’un « non-lieu partiel » délivré par le juge chargé du dossier, selon leur avocat.

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Le « plan » des conjurés

D’après l’ordonnance de renvoi, la quasi-totalité des prévenus a reconnu devant les enquêteurs avoir participé au « projet de coup d’État » visant à renverser le président nigérien. Certains se sont néanmoins rétractés devant le juge, niant « toute participation ».

Pour la justice nigérienne, le « plan » des conjurés consistait à « arrêter le président Issoufou et le chef du corps de la garde présidentielle », le 18 décembre 2015, après les festivités de l’anniversaire de la république du Niger à Maradi. Les putschistes présumés prévoyaient « l’exécution (des deux hommes) s’ils s’opposaient à leur arrestation ».

Un plan conçu, selon le juge d’instruction, par le général Souleymane Salou, ancien chef d’état-major et ex-membre de la junte – auteur du coup d’État de 2010 – et le lieutenant Ousmane Awal Hambaly – qui avait bénéficié d’un non-lieu en 2012 pour un autre putsch présumé contre le président Issoufou. Dans l’ordonnance de renvoi, ces deux gradés sont qualifiés de « cerveaux » du complot présumé.  

Le seul civil à figurer parmi les accusés est l’un des fils du général Souleymane Salou.

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Un des juges récusé

Dès l’ouverture de l’audience mardi, la dizaine d’avocats de la défense a demandé et obtenu la récusation d’un des juges militaires et ex-chef d’état-major particulier du président Issoufou. Ils n’ont en revanche pas réussi à obtenir un ajournement du procès en attendant que la Cour constitutionnelle statue sur des exceptions qu’ils ont soulevées.

En guise de protestation, une partie des avocats a alors quitté la salle. Mais les débats ont continué et devraient se poursuivre jusqu’au verdict attendu « en fin de semaine », selon une source proche du dossier.

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