Algérie : la justice déclare « illégale » la grève des médecins résidents
Un tribunal d’Alger a déclaré ce mercredi « illégale » la grève des médecins résidents, alors que grévistes et responsables étaient réunis pour négocier.
Alors que les médecins résidents se rassemblent depuis début janvier, le tribunal d’Alger a déclaré ce mercredi 24 janvier cette grève « illégale ». Le tribunal a également « ordonné l’évacuation des lieux occupés par les grévistes », a indiqué l’agence d’État APS, sans autre précision.
Cette décision oblige théoriquement les grévistes à reprendre le travail, sous peine d’être en situation d’« abandon de poste », passible de sanctions disciplinaires.
Les principaux cadres du Collectif autonome des médecins résident algériens (Camra), à l’origine du mouvement, étaient depuis le début de la matinée de ce mercredi en réunion avec des représentants de plusieurs ministères, dont celui de la Santé, et étaient injoignables.
Le ministère de la Santé s’abstient de faire le moindre commentaire
La décision de la justice sur la légalité de la grève était attendue ce mercredi, mais le Camra assure avoir respecté les procédures légales en matière notamment de préavis et de service minimum. Il avait maintenu sa participation à la réunion, prévue depuis plusieurs jours.
« Le ministère de la Santé s’abstient de faire le moindre commentaire », a de son côté déclaré Slim Belkessam, conseiller à la communication de ce ministère.
Manifestation interdite
Mardi, plusieurs centaines de ces médecins avaient organisé un sit-in dans l’enceinte du principal hôpital d’Alger, afin de « faire monter la pression sur le ministère ». Plusieurs d’entre eux ont passé la nuit dans l’enceinte de l’hôpital.
Le 3 janvier, une autre tentative de manifestation de médecins résidents à Alger avait été violemment dispersée par la police, faisant 20 blessés parmi les manifestants, selon le Camra. Manifester dans la capite est proscrit depuis 2001.
Les médecins résidents – 13 000 environ en Algérie – sont diplômés de médecine générale et étudient une spécialité médicale à l’issue d’un concours.
Ils réclament notamment l’abrogation du service civil, qui les oblige à exercer entre un et quatre ans dans des zones parfois reculées au terme de leurs longues études (sept ans de médecine générale, et quatre ou cinq ans en plus, selon la spécialité), en plus des 12 mois de service militaire, obligatoire pour tous les Algériens.
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