Pour la Banque mondiale, le niveau de pauvreté en Côte d’Ivoire reste « inquiétant »

Malgré la forte croissance que connaît le pays, le niveau de pauvreté en Côte d’Ivoire reste inquiétant souligne la Banque mondiale. Selon l’institution internationale, la mise en place d’un « système de protection sociale » est nécessaire.

Depuis janvier 2014, Ousmane Diagana est directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Togo, le Bénin et la Guinée. DR

Depuis janvier 2014, Ousmane Diagana est directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Togo, le Bénin et la Guinée. DR

Publié le 12 novembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Le niveau de pauvreté en Côte d’Ivoire, première économie d’Afrique de l’ouest francophone, en forte croissance, est « inquiétant » alors que le pays dispose de fortes potentialités, s’est alarmée la Banque mondiale (BM).

« La Côte d’Ivoire est confrontée à des taux de pauvreté inquiétants, surtout par rapport au potentiel énorme dont dispose le pays », a regretté Ousmane Diagana, le chef des opérations de la banque en Côte d’Ivoire. Près d’un habitant sur deux est considéré comme « pauvre » en Côte d’Ivoire, selon des chiffres officiels. « Il y a des vrais exclus qui aujourd’hui sont identifiables » dans le pays, a-t-il poursuivi, ajoutant que la crise politico-militaire de 2000-2011 « est passée par là, mais il n’y a peut-être pas que la crise ».

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Protection sociale

Pour remédier à cette situation, le représentant de la Banque mondiale a proposé la mise en place d’un « système de protection sociale », avec des « cantines scolaires » pour « nourrir les enfants pauvres », ou la mise en place de « projets à forte intensité de main d’oeuvre » pour distribuer des emplois à des personnes « aux compétences minimes ».

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La Côte d’Ivoire a vécu de 2000 à 2011 une crise politico-militaire, marquée par la partition pendant près de neuf ans du pays, dont les violences post-électorales, qui ont constitué l’épilogue, on fait plus de 3 000 morts. Cette situation avait « affaibli l’Etat, détérioré le potentiel économique et accentué le taux de pauvreté de la population, qui avait atteint près de 50% », avait expliqué en novembre 2013 le Premier ministre ivoirien, Daniel Kablan Duncan.

Dépenses pro-pauvres

L’économie du pays connaît depuis trois ans une croissance remarquable : de 9,8% en 2012 après « d’importantes réformes », le taux de croissance a atteint 8,7% en 2013 et de « 8 à 10% » sont prévus pour 2014. Les retombées de cette croissance pour la population ne se font pas encore ressentir, alors que l’économie ivoirienne aspire à l’émergence économique et sociale à l’horizon 2020.

La Côte d’Ivoire, classée par l’ONU 171e en termes d’indice de développement humain en 2014 sur 187 pays en raisons de faiblesses médicales et éducatives structurelles, ne pourra toutefois satisfaire aux critères sociaux de l’émergence d’ici à 2020.

Dans le projet de budget préparé par le gouvernement ivoirien pour l’année 2015, les « dépenses pro-pauvres », celles destinées à « renforcer les actions de reconstitution du tissu économique et d’amélioration des conditions de vie des populations » atteignent 1 716,4 milliards de F CFA, soit près de 2,6 milliards d’euros. Elles sont en hausse de 12,8 % par rapport à 2014.

(Avec AFP)

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