Sénégal : le « planificateur » de la tuerie de Casamance arrêté, affirment les autorités

Un homme soupçonné d’avoir « planifié » le massacre de 14 jeunes venus chercher du bois en Casamance le 6 janvier a été placé en garde-à-vue, ont annoncé les autorités sénégalaises. Au total, ce sont vingt-quatre personnes qui sont maintenant détenues dans le cadre de l’enquête.

Des soldats sénégalais défilant à Ziguinchor, en Casamance, dans le sud du Sénégal en 2011 (image d’archives). © Jessica VIEUX pour Jeune Afrique

Des soldats sénégalais défilant à Ziguinchor, en Casamance, dans le sud du Sénégal en 2011 (image d’archives). © Jessica VIEUX pour Jeune Afrique

Publié le 25 janvier 2018 Lecture : 2 minutes.

« Celui qui avait planifié l’opération a été placé en garde à vue avec 15 [autres personnes] ayant pris une part active » dans la tuerie, a déclaré ce jeudi le procureur de Ziguinchor, Alioune Abdoulaye Sylla, lors d’un point de presse.

L’enquête a conclu à « une implication directe des personnes arrêtées » depuis une dizaine de jours, a précisé le colonel Issa Diack, chef de la section recherche de la gendarmerie.

la suite après cette publicité

>>> A LIRE – Jeunes tués en Casamance : « L’hypothèse d’un conflit autour du trafic de bois est crédible »

Depuis, le massacre du 6 janvier à Bayotte, l’armée a multiplié les opérations de ratissage dans les forêts des alentours, où se pratique la coupe illicite de bois précieux et où une rébellion armée, le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) aujourd’hui divisé en plusieurs factions rivales, a pris le maquis il y a 35 ans pour obtenir l’indépendance.

Seize personnes, dont un journaliste local, ont été inculpées le 19 janvier d’association de malfaiteurs, assassinat, participation à un mouvement insurrectionnel et détention d’armes sans autorisation. Puis huit autres le weekend dernier.

Autant d’opérations menées par les forces de sécurité sénégalaise en Casamance qui ont provoqué la colère de Salif Sadio, chef de l’une des faction de MFDC, qui a menacé de mettre un terme à la « trêve » obtenue de manière officieuse dans le cadre de la reprise des négociations en octobre 2017 à Rome.

la suite après cette publicité

« Une attaque sous les ordres d’une faction rebelle »

« Il résulte que l’attaque du 6 janvier a été planifiée et exécutée par une personne pour le compte de deux villages » et qu’elle « a été menée sous les ordres d’un lieutenant d’une faction » rebelle, a expliqué le procureur de Ziguinchor lors de son point de presse.

« La synthèse des informations recueillies a mené vers des pistes qui convergent vers la localité et le cantonnement d’une base », a ajouté Alioune Abdoulaye Sylla, sans donner plus de détails sur le village ou la faction rebelle concernés. « Une partie des armes, munitions et tenues seraient venues des bases » d’un cantonnement rebelle, a-t-il ajouté.

la suite après cette publicité

Le journal sénégalais Sud Quotidien avait rapporté mercredi que les arrestations s’étaient déroulées dans le village de Toubacouta, frontalier de la Guinée-Bissau, à une dizaine de kilomètres au sud de Ziguinchor.

Parmi les personnes arrêtées figurent quatre jeunes membres d’un comité villageois de surveillance des forêts, condamnés puis libérés en octobre à la suite d’un conflit avec des exploitants forestiers selon l’Agence de presse sénégalaise (APS).

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires