Tunisie : le collectif « Fech Nestanew » invite les Tunisiens à reprendre la mobilisation
Le mouvement contestataire, qui se mobilise depuis début janvier contre la vie chère en Tunisie, a annoncé ce jeudi la reprise des manifestations. La première est attendue ce soir dès 18 heures, puis le 26 janvier à 14 heures, pour le « Jeudi noir ».
Le mouvement contestataire avait promis de ne pas faiblir, il a tenu parole. Dans une conférence de presse donnée ce jeudi 25 janvier, « Fech Nestanew » (Qu’est-ce qu’on attend), qui s’est fait connaître début janvier en s’érigeant contre la loi de finances 2018, a présenté le programme de ses prochaines manifestations.
Les citoyens sont ainsi appelés à se rassembler devant tous les sièges des gouvernorats, pour réclamer la révision des prix des produits de consommation et une réforme de la loi de finances, considérée comme injuste et favorisant l’exclusion.
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Une manifestation pour le « Jeudi noir »
Ces revendications seront relayées dans Tunis grâce à deux temps forts : le premier, devant le théâtre municipal le 25 janvier à 18 heures, puis le 26 janvier à 14 heures, devant l’Assemblée des Représentants du Peuple au Bardo. Une date qui n’est pas due au hasard. Elle est gravée dans la mémoire des Tunisiens comme étant le « Jeudi noir », lorsque, le 26 janvier 1978, une crise entre le gouvernement et l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) aboutit à la première grève générale décrétée en Tunisie et provoque un soulèvement populaire violemment réprimé.
La mobilisation de « Fech Nestanew », qui a débuté le 7 janvier 2018 partout en Tunisie, réclame toujours la suspension de la loi de finances et l’amendement de certains articles. Le mouvement, très remonté contre les forces de l’ordre, appelle également à la libération de tous les jeunes arrêtés lors des manifestations de janvier, quelles que soient les charges retenues contre eux, y compris ceux qui ont participé à des saccages.
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Dénonciation des violences policières
Ils dénoncent les violences policières et réclament leur droit à manifester pacifiquement. Ils expriment également leurs craintes d’un retour à l’autoritarisme et la répression policière. Marqués par les événements qui ont conduit à la chute du régime de Ben Ali, ils n’ont pas oublié les exactions policières qui l’ont accompagnée.
Le collectif exige également l’ouverture d’une instruction sur la mort de Khomsi El Yeferni, suite à l’utilisation de gaz lacrymogènes durant une manifestation à Tébourba (nord de Tunis), l’un des foyers de la contestation de janvier.
« C’est une campagne menée par des jeunes, nous sommes mobilisés sur cette campagne, même si nous avons des opinions divergentes », assure Hamza Labidi l’un des porte-parole du collectif, qui nie toute interférence politique.
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