Nord-Kivu : calme précaire à la frontière RDC-Rwanda

Après les affrontements de mercredi et jeudi matin entre les armées rwandaise et congolaise, le calme semblait revenu dans la zone frontalière de Kanyesheza, dans le Nord-Kivu.

Des soldats des FARDC près de Sange, au sud Kivu, le 10 juin 2014. © Jean-Baptiste Baderha/AFP

Des soldats des FARDC près de Sange, au sud Kivu, le 10 juin 2014. © Jean-Baptiste Baderha/AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 13 juin 2014 Lecture : 2 minutes.

Jeudi après-midi, le calme semblait revenu à la frontière de la RDC et du Rwanda, après des affrontements armés entre les militaires des deux pays. Dans la matinée, des tirs d’armes lourdes avaient retenti pendant une demi-heure environ dans la zone de Kanyesheza (Kanyesheja pour les Rwandais) à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu.

Comme pour les affrontements de la veille, les deux camps se sont renvoyé la responsabilité des violences, affirmant avoir été attaqué par l’autre et n’avoir pas riposté. Selon une source militaire occidentale, cinq soldats congolais ont été tués mercredi, un bilan confirmant celui donné par Kigali. Les autorités de Kinshasa, elles, affirment n’avoir perdu qu’un seul militaire.

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Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a dit être certain "que les Rwandais ont récupéré des cadavres dans des hôpitaux, ou ont pris et tué de pauvres paysans – peut-être congolais, peut-être rwandais – juste pour justifier leur thèse".

Nouveaux déplacements de civils

Signe d’un certain apaisement, une équipe du Mécanisme conjoint de vérification (JVM) a enquêté jeudi après-midi sur les lieux des incidents, qui sont restés très localisés. La RDC, le Rwanda, d’autres pays de la région et l’ONU participent à cette structure chargée de contrôler la frontière congolo-rwandaise. L’équipe du JVM a vu "au total cinq corps de militaires habillés en tenue des FARDC", l’armée congolaise, et aucune dépouille de soldat rwandais, a indiqué un de ses membres sous le couvert de l’anonymat. Les corps ont également été montrés à la presse à Kanyesheja, du coté rwandais, par l’armée de Kigali et présentés comme ceux de soldats congolais.

Autre conséquence des affrontements frontaliers : la fuite de quelques centaines de civils dans une région qui, selon l’ONU, compte plus d’un million de déplacés. Le ministère des Affaires étrangères français a appelé à la "cessation immédiate des hostilités", d’une ampleur inédite à la frontière l’offensive finale de l’armée congolaise contre les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23) en novembre 2013.

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À New York, Farhan Haq, porte-parole du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, a indiqué que des efforts diplomatiques étaient en cours, notamment par le biais de la Mission des Nations unies en RDC (Monusco) pour "éviter toute tension inutile et encourager" Kigali et Kinshasa à "promouvoir des relations de bons voisinage".

(Avec AFP)

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