Tunisie : le mouvement « Fech Nestanew » présente des signes d’essoufflement

Pour la première fois depuis le début des manifestations contre la vie chère en Tunisie, lancées début janvier par le collectif « Fech Nestanew », seulement quelques centaines de personnes ont participé au rassemblement de ce vendredi.

Marche de protestation à Tunis le 12 janvier 2018. © Hassene Dridi/AP/SIPA

Marche de protestation à Tunis le 12 janvier 2018. © Hassene Dridi/AP/SIPA

Publié le 26 janvier 2018 Lecture : 2 minutes.

Alors que le mouvement contestataire, qui se mobilise depuis début janvier contre la vie chère en Tunisie, prévoyait une nouvelle manifestation ce vendredi 26 janvier pour le « Jeudi noir », à peine quelques centaines de protestataires ont participé au rassemblement au Bardo, devant le siège de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP).

Des chiffres beaucoup moins importants que lors de la dernière manifestation à Tunis, le 12 janvier. Ce collectif, qui a démarré son action le 7 janvier par des mobilisations populaires pour réclamer la révision des prix des produits de consommation et celle d’une loi de finances considérée comme injuste et favorisant l’exclusion, demande la libération des jeunes arrêtés en janvier 2017 et l’ouverture d’une instruction judiciaire sur le décès d’un manifestant.

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Manque de revendications claires

Seulement, la plupart des slogans scandés au Bardo ne faisaient pas mention de leurs requêtes. Ils ont néanmoins largement conspué et ciblé la police et le ministère de l’Intérieur, qu’ils traitent de « terroristes ».

Ce sont des gamins auxquels on donne l’occasion de s’en prendre aux forces de sécurité

Les forces de l’ordre, impassibles, ont empêché l’accès à l’ARP. L’action de Fech Nestanew a suscité un malaise, comme s’il y avait eu erreur sur l’objet de la manifestation et sur ses cibles. Comme si la police continuait à être l’adversaire honni, comme du temps de Ben Ali. Dans cette manifestation, qui se voulait pacifique, les nombreux provocateurs ont perdu leur allure de justicier.

Si les revendications du collectif sont pourtant louables, voire légitimes, les slogans souvent hors sujet ont voilé les objectifs premiers de l’action. « Ce sont des gamins auxquels on donne l’occasion de s’en prendre aux forces de sécurité », lance un riverain.

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L’action perd ainsi de sa pertinence et dévoile les failles d’un mouvement qui se voulait spontané et qui, d’ailleurs, n’a pas révélé ses sources de financement. La démonstration de ce 26 janvier rassurera sûrement le pouvoir : Fech Nestanew semble s’essouffler et perdre de son impact.

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