Les sons de la semaine #7 : Lee Fields, Charles Bradley, Afrikan Boy, Toumani et Sidiki, Little Simz…
De la soul profonde de Lee Fields and the Expression aux Koras divines de Toumani et Sidiki, en prenant le soin de faire un détour par les quartiers nord et est de Londres, bienvenue dans notre tour d’horizon hebdomadaire de l’actualité des musiques noires.
Couverture de l’album Emma Jean, de Lee Fields. © Truth and Soul
Publié le 13 juin 2014 Lecture : 3 minutes.
Lee Fields and The Expression, deep soul
À 64 ans, Lee Fields, celui qui a été longtemps surnommé "Little JB" ("le petit James Brown"), n’a plus rien d’un petit. On peut même dire qu’il a inscrit son nom au panthéon des grands de la soul. Comme ses compatriotes Charles Bradley ou Sharon Jones (Daptones records), cet américain natif de Caroline du Nord, fait partie de ses artistes qui ont survécu aux années1970-2000, vénéneuses pour tant d’autres, et ont fini par livrer le meilleur d’eux-même. Mais à l’instar de ses collègues, Lee Fields n’a pas traversé ces décennies dans la souffrance, lui qui n’a même jamais cessé de faire de la musique. Marié à la même femme depuis ses 19 ans, ce père de famille nous offre aujourd’hui Emma Jean (Truth & Soul/Differ-ant), son 5e disque, dédié à sa mère, depuis 1997. Et tout comme le précédent, My World, il est tout simplement beau et puissant, nous rappelant qu’il n’est pas nécessaire de souffrir pour livrer le meilleur de soi. À l’image de ce Eye To Eye, enregistré en mai à Paris lors des Nova Sessions.
Charles Bradley & LaRose Jackson, funky souls
Comme un bonheur n’arrvie jamais seul, Daptone Record a publié le 12 juin un nouveau titre de l’autre grand soulman américain, Charles Bradley. Ici il chante en duo avec LaRose Jackson, à qui il a présenté son producteur Tommy "TNT" Brenneck. Surprise parle look de ce dernier elle lance : "C’est le type dont tu m’as parlé ? Il ne ressemble pas à un producteur de funk, mais à un mec qui fait du rock !" Le guitariste des Dap Kings, ou encore de Menahan Street Band (qui accompagnent Charles Bradley), n’a pas eu d’autre choix que montrer à quel point il était funky. Et ça a donné "Luv Jones", un titre enregistré dans la foulée, en une nuit, au Dunham Sound Studio à Brooklyn, dans le quartier de Williamsburgh. Une nouvelle perle distribuée uniquement en 45 tours à partir du 17 juin.
Toumani et Sidiki, divin duo (Mali)
De nombreuses années après avoir joué avec son père, "le grand Sidiki", Toumani Diabaté joue aujourd’hui avec son fils, Sidiki Diabaté. Avec leurs Koras, père et fils forment un duo virtuose, d’une rare beauté, interprétant ce récital disponible en disque, sobrement intitulé "Toumani et Sidiki" (World circuit).
Afrikan Boy, futur poids lourd ?
Né à Londres de parents nigérians, Afrikan Boy n’hésite pas à mélanger toute la culture musicale et urbaine britannique aux rythmes nigérians pour livrer un son aussi séduisant. Ce mélange se retrouve également dans le texte de ce premier single, où le rappeur invoque à la fois Fela, 2Pac ou encore Dizzee Rascal. Le résultat est plutôt réjouissant. L’album prévu pour juillet s’annonce très prometteur. De son côté, son label l’annonce déjà comme un futur poids lourd de l’industrie, les médias anglais saluent son talent et il a déjà collaboré avec M.I.A (pour le titre Paperplane) ou encore partagé la scène de l’Africa express de Damon Albarn avec Femi Kuti, Baaba Maal, De La Soul, The Noisettes, Speech Debelle ou encore Mark Ronson. On en reparlera cet été, c’est une certitude.
Little Simz est "Bars Simpzon" (Grande Bretagne)
On reste à Londres avec une nouvelle venue, tout aussi prometteuse. Little Simz a 20 ans et un caractère artistique bien trempé. Voici un petit aperçu de son album qui sort le 16 juin.
>> Découvrir les autres Playlist de Jeune Afrique
__________
