Cameroun – Mondial 2014 : pour Finke, « en un an, les Lions ont bien avancé »
C’était un mardi soir pluvieux de mai, alors que les Lions indomptables du Cameroun poursuivaient le stage de préparation pour la Coupe du monde à Walchsee, en Autriche. Volker Finke, leur sélectionneur, s’était engagé à accorder du temps à « Jeune Afrique », pour parler de son équipe. Autour d’un café, le technicien allemand (66 ans), dans un très bon français, a tenu sa promesse.
Jeune Afrique : commencer une carrière de sélectionneur en Afrique à 65 ans, à l’âge où d’autres s’occupent de leur jardin, ce n’est pas trop épuisant ?
Volker Finke : (Rires) Non, non. L’Afrique, je la connais bien. J’ai eu sous mes ordres des joueurs africains à Fribourg, j’ai pu en côtoyer d’autres en Bundesliga. Et puis, j’ai souvent eu l’occasion d’assister à des CAN, d’aller sur ce continent pour certaines missions. Et en 2012, mon nom avait circulé pour devenir le sélectionneur du Sénégal. Finalement, cela s’est fait en mai 2013, mais au Cameroun…
Le Cameroun, depuis une Coupe du monde 2010 ratée et marquée par des tensions internes, a surfé sur une vague d’échecs assez violente…
Entre la Coupe du monde en Afrique du Sud et mon arrivée, les Lions ont chuté au classement Fifa, et ils ont manqué les CAN 2012 et 2013. On m’a dit qu’il y avait des problèmes entre certains joueurs, avec la fédération d’alors… Ce n’est pas facile de parler de tout ça, car je n’étais pas là. Je suis venu ici pour qualifier le Cameroun pour la Coupe du monde 2014, la meilleure façon pour bien repartir, sur de bonnes bases.
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Depuis un an, rien n’a été simple…
C’est vrai, mais on a bien avancé. Il y a eu selon moi trois matches décisifs, qui ont prouvé que ce groupe vit bien, qu’il est solidaire, que chacun se bat pour l’autre. Le nul en RDC (0-0, le 16 juin 2013), dans une ambiance hostile ; contre la Libye (1-0, le 8 septembre 2013), qui nous qualifie pour le troisième tour, et le match retour contre la Tunisie à Yaoundé (4-1, le 17 novembre 2013, 0-0 à l’aller). Dans les trois cas, on jouait très gros. Maintenant, cette Coupe du monde est une bonne occasion pour montrer les progrès affichés ces derniers mois. Ce que j’ai vu lors de ce stage en Autriche est encourageant, dans l’ambiance, l’implication, la motivation de chacun.
"Moi aussi, j’aime le beau jeu"
Par contre, le Cameroun marque peu. Cela vous inquiète-t-il ?
On peut mieux faire, avec tous nos talents offensifs. C’est une question de travail, d’automatismes. Les joueurs se connaissent bien, je suis confiant. Et puis, vous savez, moi aussi j’aime le beau jeu, porté vers l’attaque, j’aime quand mon équipe a la maîtrise du ballon. Mais nous n’avons pas de milieu offensif de la valeur de l’Espagnol Iniesta ou de l’Allemand Özil.
Cela vous agace quand vous lisez que dans votre groupe, la première place est réservée au Brésil ?
Non, non. C’est normal, il est toujours favori avant chaque Coupe du monde, et en plus, il va jouer chez lui… Nous savons que la seconde place se jouera entre le Mexique, la Croatie et le Cameroun. Et cela vous donne une idée de l’importance du premier match face au Mexique, le 13 juin…
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Propos recueillis par Alexis Billebault
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