ONU : l’Ouganda, critiqué pour sa législation homophobe, prend la présidence de l’Assemblée générale

Depuis mercredi, l’Ouganda a pris la tête de l’Assemblée générale des Nations unies pour un an, en vertu du système de rotation qui donnait le choix du poste au groupe des pays africains. Il y a quelques semaines, Kampala était pourtant encore sous le feu des critiques internationales pour sa législation anti-homosexualité.

Des activistes ougandais manifestent devant l’ambassade américaine à Kampala. © AFP

Des activistes ougandais manifestent devant l’ambassade américaine à Kampala. © AFP

Publié le 12 juin 2014 Lecture : 2 minutes.

Le ministre des Affaires étrangères ougandais a pris pour un an la présidence de l’Assemblée générale des Nations unies, mercredi 11 juin. Sam Kutesa, unique candidat, a été élu par acclamations sans vote, avant d’être félicité par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon.

"M. Kutesa a une vaste expérience : tour à tour avocat, parlementaire, ministre des Finances et des Affaires étrangères", a-t-il déclaré. "Je lui souhaite le plus grand des succès dans ses importantes responsabilités", a-t-il ajouté. De son côté, l’intéressé a assuré qu’il comptait faire de la lutte contre la pauvreté et la faim la priorité de son mandat.

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La présidence de l’Assemblée générale est revenue à l’Ouganda après que ce pays a été choisi par le groupe régional des États d’Afrique, à qui, en vertu du système de rotation en cours, revenait le choix pour ce poste.

Une législation anti-homosexualité comparé à l’apartheid

À l’issue de son élection, Sam Kutesa a aussitôt été pressé par les journalistes de répondre aux accusations d’homophobie et de corruption dont il fait l’objet. En 2011, il avait ainsi dû quitter son poste de chef de la diplomatie en raison d’accusations sur une utilisation frauduleuse de fonds. "Je n’ai jamais été reconnu coupable de corruption", a-t-il rétorqué.

Tant que les homosexuels restent dans leur intimité, je n’ai aucun problème.

Mais la presse l’a aussi exhorté à s’exprimer sur la loi controversée, entrée en vigueur en février en Ouganda, qui criminalise la "promotion" de l’homosexualité et rend obligatoire la dénonciation des homosexuels.

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>> Lire aussi : "Museveni accentue la répression contre l’homosexualité, avec la présidentielle en tête ?

La législation en question avait provoqué une avalanche de condamnations internationales, le secrétaire d’État américain John Kerry l’ayant comparée à celles de l’Allemagne nazie ou du régime d’apartheid en Afrique du Sud, avant d’annoncer que les États-Unis allaient "revoir" leur coopération avec Kampala.

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>> Lire notre dossier : "Homosexualité, politique, religion… l’Afrique, le continent homophobe ?" et "Homosexualité, différence tous risques"

Sam Kutesa s’est défendu en assurant qu’il n’était "pas homophobe". Tant que les homosexuels "restent dans leur intimité, je n’ai aucun problème", a-t-il ajouté.

Plus de 13 500 personnes ont cependant signé une pétition sur la plateforme change.org afin de demander que les États-Unis, où se trouve le siège de l’ONU, retire son visa au ministre des affaires étrangères ougandais en raison du soutien qu’il a apporté à la loi. La Human Rights Campaign, qui lutte pour les droits des homo-, bi- et transsexuels, a quant à elle qualifié sa présidence de "tâche dans les efforts des Nations unies pour protéger les droits de tous les individus".

(Avec AFP)

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