Carte : quels risques pour les investissements en Afrique ?
Coface, spécialiste de l’assurance-crédit, vient de publier son guide « Risques pays et sectoriels 2018 », qui évalue les perspectives macroéconomiques et l’environnement des affaires de 160 pays et de 13 secteurs d’activité. Jeune Afrique s’est intéressé aux résultats du continent.
Publié le 29 janvier 2018 Lecture : 2 minutes.
L’expert en assurance-crédit Coface publie chaque année un guide Risques pays et sectoriels, dans lequel il évalue les économies mondiales et leur attribue deux notes : l’une sur le risque-pays, basée sur les perspectives macroéconomiques et la probabilité de défaut des entreprises, et la seconde sur l’environnement des affaires, en fonction de la disponibilité et de la fiabilité des bilans des entreprises, de la performance des institutions et de la facilité d’accès au marché domestique.
160 pays sont évalués, en fonction du risque de défaillance de ses entreprises, et placés dans une des huit catégories, allant de A1 (probabilité de défaut des entreprises très faible) à E (probabilité de défaut des entreprises extrêmement élevée). L’entreprise propose en outre une analyse sectorielle pour 13 secteurs d’activité sur six régions – mais cette évaluation ne prend pas en compte le continent. Ces données sont mises à jour chaque trimestre.
En Afrique, aucune des 45 économies évaluées n’a été mieux classée que la catégorie A4 (convenable), qui signifie que « les perspectives économiques et financières peuvent être marquées par quelques fragilités », notamment à cause de tensions politiques ou de « lacunes significatives » dans l’environnement des affaires. Le Botswana, le Kenya, le Maroc et Maurice figurent dans cette catégorie.
Plus de reculs que d’avancées dans les risques pays 2018
La majorité des économies est classée dans les trois catégories suivantes : 9 États, dont le Bénin, la Côte d’Ivoire et la Tunisie, obtiennent la note B (probabilité assez élevée de défaillances d’entreprises), 14 États, dont l’Afrique du Sud, l’Algérie et le Niger, présentent des « risques élevés » de défaillances d’entreprises (catégorie C) et 12, parmi lesquels Madagascar, le Mali ou la RDC, sont considérés comme « très risqués » (catégorie D).
Enfin, la catégorie E, celle des risques « extrêmes », rassemble les économies les plus fragilisées, comme la Libye, l’Érythrée et le Soudan.
À noter que l’Égypte (B), la Guinée (C) et le Rwanda (B) ont évolué positivement depuis le guide 2017, tandis que les risques s’amplifiaient au Burundi (E), à Maurice (A4), au Mozambique (E) et en Namibie (B).
L’environnement des affaires reste difficile sur le continent
Les évaluations des environnements des affaires recoupent généralement celles des risques pays. Là non plus, les économies africaines n’atteignent pas les meilleures notes (A1 et A2), mais Maurice parvient à se hisser en catégorie A3. Celui-ci représente « un environnement des affaires sécurisé même s’il peut présenter des insuffisances » : des bilans d’entreprises fiables, un marché domestique relativement accessible, mais quelques lacunes dans les institutions et le recouvrement des créances.
Pour Coface, l’environnement des affaires s’est amélioré en Côte d’Ivoire (B, environnement instable et peu performant), en Ouganda (B) et au Rwanda (B), mais s’est dégradé en Algérie (C, environnement difficile), au Cameroun (D, environnement très difficile) et au Cap-Vert (C).
Cette évaluation est réalisée à partir de données d’organismes internationaux, « mais aussi et surtout de l’expérience des entités de Coface dans le monde », précise le rapport.