Rivlin élu président d’Israël, la page Peres se tourne
Membre du Likoud, parti de droite nationaliste, Reuven Rivlin a été élu le 10 juin 10e président d’Israël par les députés de la Knesset. Il succédera à Shimon Peres, figure emblématique de l’État hébreu pour son engagement au service de la paix.
À l’issue d’un scrutin à deux tours, Reuven Rivlin, soutenu par le parti Likoud du Premier ministre Benjamin Netanyahou, a été élu avec 10 voix d’avance – 63 contre 53 – face à son rival centriste Méïr Sheetrit.
Lors de sa déclaratin à la télévision, le nouveau président a salué la décision des députés de la Knesset. "Je pense qu’ils ont écouté le sentiment du peuple", a déclaré Reuven Rivlin, faisant référence aux sondages qui le donnaient vainqueur depuis des semaines.
Figure haute en couleur, Reuven Rivlin, 75 ans, fait partie de l’aile la plus à droite du Likoud. "Rivlin ne sera pas le président de l’État d’Israël, mais le président du "Grand Israël". Il se servira de la fonction présidentielle pour faire avancer la colonisation en Cisjordanie, qu’il adule", déplore ainsi le quotidien de gauche Haaretz.
Mais le nouveau président est aussi un ardent défenseur de la démocratie parlementaire. Cet ancien officier du renseignement militaire se dit ainsi ouvert au rapprochement avec les Arabes israéliens, descendants des 160 000 Palestiniens restés sur leur terre après la création d’Israël en 1948.
Avocat de formation M. Rivlin a débuté sa carrière politique en 1988 en se faisant élire député du Likoud à la Knesset. Il deviendra ensuite à deux reprises président du Parlement (2003-2006 et 2009-2013).
Poste honorifique
Bien qu’également membre du Likoud, le soutien de Benyamin Netanyahou n’allait pas de soi pour Reuven Rivlin. Il est de notoriété publique en Israël que les deux hommes ne s’apprécient guère.
En Israël, le poste de président est largement honorifique et les pouvoirs exécutifs restent aux mains du Premier ministre. Cependant, fort de sa notoriété internationale, Shimon Peres, élu président en 2007, a su adroitement utiliser une fonction essentiellement protocolaire pour promouvoir un message politique en faveur de la paix. Ses prises de position pouvaient ainsi l’éloigner fortement de son Premier ministre, Benjamin Netanyahou.
Selon le journal Haaretz, cette élection préfigure "un changement de direction pour la présidence : elle va passer de la politique internationale aux questions intérieures". "Nous devons réaliser que le prochain président ne sera pas un Peres. La présidence va retrouver sa fonction naturelle, de représentation et de cérémonial", a jugé le quotidien.
Shimon Peres quittera ses fonctions le 28 juillet, avant son 91e anniversaire. Il était le chef d’État en exercice le plus âgé au monde.
(Avec AFP)
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