Libye : la Cour suprême juge anticonstitutionnelle l’élection d’Ahmed Miitig
L’élection début mai du Premier ministre libyen Ahmed Miitig a été jugée, lundi, anticonstitutionnelle par la Cour suprême. Une décision qui met fin à un imbroglio politico-judiciaire en Libye, où deux gouvernements se disputaient la légitimité du pouvoir sur fond de violences dans l’Est.
La Libye s’apprête-t-elle à sortir de sa plus grave crise politique avec deux gouvernements se disputant la légitimité du pouvoir ? Le Premier ministre Ahmed Miitig, un indépendant appuyé par les blocs islamistes, semble en tous cas le souhaiter. Lui et le Congrès général national (CGN, Parlement), la plus haute autorité politique et législative du pays, ont rapidement annoncé qu’ils respectaient la décision de la Cour suprême jugeant anticonstitutionnelle son élection au début du mois de mai.
Proche du courant libéral, le Premier ministre sortant, Abdallah al-Theni, qui avait été lui-même nommé en mars grâce au soutien des islamistes, avait affirmé qu’il s’en remettrait à la justice pour déterminer s’il devait céder le pouvoir, évoquant des recours déposés par des députés.
Lundi, à l’issue d’une brève audience, la Cour suprême a rendu sa décision, jugeant "anticonstitutionnelle l’élection de M. Miitig", a indiqué un juge.
Ahmed Miitig a ensuite assuré qu’il se conformerait à cet arrêt. "Je respecte la justice et j’obtempère à sa décision", a-t-il assuré lors d’une conférence de presse, estimant que ce jugement était un "acquis pour la consécration de l’État de droit" en Libye.
"Aucun recourt n’est possible"
Le Congrès a également "obtempéré à la décision de la justice", a déclaré le vice-président du CGN, Salah al-Makhzoum, qui a précisé que "conformément à cette décision, le chef du gouvernement intérimaire est Abdallah al-Theni".
Abdelgader Gdoura, professeur de droit constitutionnel, a précisé "la décision de la Cour suprême est définitive et son effet est immédiat. Aucun recours n’est possible".
Alors que des élections législatives sont prévues le 25 juin, des députés libéraux avaient accusé les blocs islamistes d’avoir laissé le vote ouvert pour des retardataires après l’annonce du résultat, afin d’obtenir les 121 voix requises, Ahmed Miitig n’ayant recueilli initialement que 113 votes.
Plusieurs politiciens et groupes armés avaient prévenu qu’ils ne cautionneraient pas un gouvernement formé par le nouveau Premier ministre, notamment les partisans du fédéralisme qui bloquent des ports pétroliers depuis dix mois.
Après la décision de la Cour suprême, le chef de ces autonomistes, Ibrahim Jodhran, a exprimé sa "satisfaction", se félicitant de "l’intégrité et l’indépendance de la justice libyenne".
(Avec AFP)
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