Manifestations contre la nomination de Lamido Sanusi comme émir de Kano

La nomination de Lamido Sanusi – l’ancien gouverneur déchu de la Banque centrale – comme émir de Kano, fait des remous.

Lamido Sanusi, aux assemblées de la BAD à Marrakech en mai 2013. © Hassan Ouazzani, pour J.A.

Lamido Sanusi, aux assemblées de la BAD à Marrakech en mai 2013. © Hassan Ouazzani, pour J.A.

Publié le 9 juin 2014 Lecture : 2 minutes.

C’est le gouverneur de l’État de Kano qui a procédé à la nomination de Lamido Sanusi comme émir de Kano, une position très influente dans le nord du Nigeria. Petit-fils du frère d’Ado Abdullahi Bayero, son prédécesseur, Sanusi figurait dans la liste des possibles prétendants, fournie par le palais de l’émir. Ado Abdullahi Bayero était émir de Kano depuis 1963 et a succombé vendredi 6 juin à un cancer, à l’âge de 83 ans.

Peu après l’annonce officielle, dimanche après-midi, des jeunes brandissant des branches d’arbres se sont mis à jeter des pierres et à allumer des feux dans la rue qui mène au siège du gouvernement local, criant "Nous ne voulons pas de Sanusi", selon un journaliste de l’AFP sur place.

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Ces jeunes soutenaient la candidature d’Aminu Ado Bayero, le fils aîné de l’émir défunt, très populaire dans le district de Kano qu’il dirige actuellement.

C’est une bataille éminemment politique qui se joue puisque Aminu Ado Bayero était soutenu par le Parti démocratique populaire (PDP, au pouvoir) du président Goodluck Jonathan, alors que le congrès progressiste (APC), la principale formation d’opposition, soutenait Lamido Sanusi.

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Lamido Sanusi, atout de poids pour l’opposition nigériane

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L’ex-gouverneur de la Banque centrale nigériane, âgé de 52 ans, avait été suspendu de ses fonctions le 20 février, moins de quatre mois avant la fin de son mandat, pour "imprudences en matière de finances", après avoir accusé la puissante compagnie pétrolière nationale NNPC d’avoir détourné près de 20 milliards de dollars (14,5 milliards d’euros) de fonds publics.

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Son action au Nigeria, où il a remis de l’ordre dans un secteur bancaire et stabilisé la monnaie, a été saluée par de nombreux économistes nigérians et étrangers. Le magazine Time l’avait inclus dans sa liste des 100 personnalités les plus influentes du monde.

Mais cela lui a valu, également, de puissants ennemis politiques, dans un pays où la corruption, que M. Sanusi n’a eu de cesse de dénoncer, est endémique.

Le gouverneur de l’Etat de Kano, Rabiu Kwankwaso, qui a nommé Sanusi, fait partie des gouverneurs du nord du pays qui ont quitté l’année dernière les rangs du PDP pour rejoindre l’APC. Sanusi constitue, pour lui et l’opposition, un allié de taille en vue des élections générales de 2015.

(Avec AFP)

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