France : les Chibanis remportent leur combat face à la SNCF

Après une bataille judiciaire de près de douze ans, les Chibanis (« cheveux blancs ») ont obtenu gain de cause mercredi face à leur ancien employeur, la SNCF, qui a été condamné pour discrimination. Jeune Afrique les avait rencontrés.

La SNCF, accusée de discrimination, avait été condamnée à verser 170 millions d’euros de dédommagements. © Markus Schreiber/AP/SIPA

La SNCF, accusée de discrimination, avait été condamnée à verser 170 millions d’euros de dédommagements. © Markus Schreiber/AP/SIPA

Publié le 1 février 2018 Lecture : 1 minute.

Le jugement a été rendu dans l’affaire opposant la SNCF aux Chibanis. C’est par le biais de leur avocate, Me Clélie de Lesquen-Jonas que les 848 anciens cheminots marocains, aujourd’hui à la retraite, ont appris mercredi 31 janvier que la Cour d’appel de Paris avait reconnu le préjudice moral qui était reproché à l’entreprise publique.

En première instance, les Chibanis avaient déjà obtenu la confirmation des condamnations pour discrimination en matière de carrière et de retraite. Les plaignants recevront ainsi des dommages et intérêts s’élevant à près de 170 millions d’euro, soit un maximum de 269 000 euros par ancien employé.

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Des statuts privilégiés pour les européens

Dans les années 1970, la SNCF, entreprise française semi-publique du secteur ferroviaire, embauche des Marocains dans le cadre d’une convention entre la France et le Maroc. Ils obtiennent alors des CDI de droit privé et travaillent toute leur vie pour le groupe. Seulement, à leur grande surprise, une fois à la retraite, ils n’ont pas droit aux mêmes avantages que leurs collègues européens, bénéficiant du statut plus avantageux de cheminots. Ils n’ont par exemple pas accès à une caisse de retraite spécifique.

Depuis 2010, plus de 800 dossiers d’anciens cheminots de nationalité ou d’origine marocaine sont examinés par la justice. En 2015, l’entreprise publique était condamnée à payer 170 millions d’euros pour réparer les préjudices causés aux Chibanis.

Mais, de son côté, la SNCF a toujours contesté toute forme de discrimination. Précisant qu’elle traitait chacun de ses employés de la même manière. Suite au jugement en appel, la SNCF a publié un communiqué affirmant avoir pris « acte de cette décision de justice ». Néanmoins, ses avocats « vont étudier les décisions prises par la Cour d’appel pour chacun des 848 dossiers ».

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