Washington « inquiet des arrestations et des disparitions » des opposants au Rwanda

Dans un communiqué rendu public mercredi, les États-Unis ont demandé aux autorités rwandaises de « s’expliquer sur le sort des personnes arrêtées et actuellement en détention ». Washington a également appelé Kigali à respecter la liberté d’expression.

Le président du Rwanda, Paul Kagame, à Nairobi le 11 mai 2014. © AFP

Le président du Rwanda, Paul Kagame, à Nairobi le 11 mai 2014. © AFP

Publié le 5 juin 2014 Lecture : 2 minutes.

Depuis quelques mois, les relations entre le Rwanda et les États-Unis ne sont plus au beau fixe. Et ce n’est pas le communiqué rendu public, le 4 juin, par le département d’État qui rapprochera les deux parties. Washington s’est dit en effet "vivement inquiet des arrestations et de la disparition de dizaines de citoyens rwandais" et d’"informations crédibles" faisant état de menaces à l’encontre de journalistes.

"Les États-Unis appellent le gouvernement rwandais à s’expliquer sur le sort des personnes arrêtées au cours des deux derniers mois et actuellement en détention, et à respecter les droits de ces personnes qui sont garantis par la loi rwandaise et la législation internationale sur les droits de l’homme", a déclaré Marie Harf, une porte-parole du département d’État.

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"Nous appelons également le Rwanda à pleinement respecter la liberté d’expression, en particulier celle des journalistes afin qu’ils puissent enquêter, écrire et lancer des débats sur les sujets d’intérêt public", a poursuivi Marie Harf.

Réaction de Kigali

Les autorités rwandaises ont promptement réagi aux propos américains, affirmant "agir légalement pour répondre à de graves menaces pour sa sécurité" causées par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé rwandais opposé au gouvernement de Paul Kagame et basé dans l’est de la RDC.

"Un processus judiciaire est en cours, déclenché par de récentes attaques des FDLR" ayant fait plusieurs morts dans le nord du Rwanda, a expliqué le gouvernement rwandais sur son site officiel. "Dans tous les cas, police et services de sécurité au Rwanda ont agi légalement. Les individus accusés ont droit et se verront appliquer les procédures en vigueur, toute suggestion contraire, notamment les allégations de ‘disparitions’ sont fausses", a estimé la Louise Mushikiwabo, la ministre rwanadaises des Affaires étrangères, citée dans le communiqué.

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Louise Mukishiwabo a appelé "à cesser toute parole et acte qui ragaillardit les FDLR et leurs alliés et met ainsi en danger la vie des Rwandais". "Les autorités rwandaises (…) agiront promptement et de façon décisive pour répondre à ces menaces. Le peuple rwandais ne mérite pas moins", a-t-elle assuré.

La diplomatie américaine a salué toutefois "les mesures prises pour juger certaines de ces personnes". Et plus tôt mercredi, l‘opposant Bernard Ntaganda, condamné à quatre ans de prison notamment pour atteinte à la sûreté de l’État et "divisionnisme", a été libéré après avoir purgé sa peine.

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(Avec AFP)

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