Rwanda : l’opposant Bernard Ntaganda a été libéré
L’opposant rwandais Bernard Ntaganda a été libéré mercredi après avoir purgé sa peine de quatre ans de prison.
L’opposant rwandais Bernard Ntaganda, condamné à quatre ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’État et divisionnisme, a été libéré mercredi 4 juin après avoir purgé sa peine, ont annoncé les autorités pénitentiaires rwandaises.
Paul Rwarakabije, le directeur général du Service pénitentiaire du Rwanda, a déclaré que Bernard Ntaganda avait été libéré, en précisant qu’il était déjà de retour parmi ses amis et ses proches.
Immédiatement après sa libération, Bernard Ntaganda, avocat de profession, a répété avoir été injustement emprisonné. L’opposant a affirmé qu’il allait "revenir à la politique en tant qu’acteur actif parce que je ne suis pas un perdant", en ajoutant : "j’ai été emprisonné pour des raisons politiques, c’est pour cela que je n’abandonnerai pas".
Bernard Ntaganda avait été arrêté en juin 2010 après avoir tenté de manifester pour exiger un report de la présidentielle prévue en août de cette même année. Envisageant de se présenter face au président sortant Paul Kagamé, il avait alors été condamné à quatre ans de prison ferme en février 2011 pour atteinte à la sûreté de l’État, appel à la division ethnique et organisation d’une manifestation non autorisée. La peine avait été confirmée en appel.
Poursuites politiques
Bernard Ntaganda avait réfuté ces accusations et dénoncé des poursuites politiques. Quelques mois avant son arrestation, il avait été écarté de la présidence du seul parti d’opposition légalement enregistré au Rwanda (Parti social Imberakuri). Selon lui, il s’agissait d’une manœuvre de partisans du pouvoir pour prendre le contrôle de ce parti dont il était l’un des fondateurs.
Amnesty international avait à l’époque dénoncé la condamnation de Bernard Ntaganda, l’estimant uniquement fondée sur ses discours critiquant les politiques du gouvernement.
En janvier dernier, Maina Kiai, le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits à la liberté de réunion pacifique et d’association, avait critiqué le manque de pluralisme de la société rwandaise. Il estimait que les autorités décourageaient les critiques publiques et les divergences via des accusations de négation du génocide et divisionnisme contre leurs auteurs.
(Avec l’AFP)
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