Centrafrique : tensions au sein de l’ex-rébellion Séléka

Les relations entre la coordination politique provisoire de l’ex-Séléka et son nouvel état-major, deux instances désignées à Ndélé (nord de la Centrafrique) le 10 mai, sont délicates. Dans un communiqué daté du 3 juin, l’état-major a publiquement contesté les propos d’un des membres de sa branche politique, Éric Neris Massi.

Éric Massi fut le porte-parole de l’ancienne rébellion à Paris. © AFP

Éric Massi fut le porte-parole de l’ancienne rébellion à Paris. © AFP

Publié le 4 juin 2014 Lecture : 2 minutes.

Moins d’un mois après le congrès de Ndélé, organisé le 10 mai, l’ex-rébellion Séléka peine à parler d’une seule voix. Selon nos informations, une enquête interne à la Séléka a conclu à la responsabilité du général Mohamed Moussa Dhaffane dans l’affrontement qui, le 24 mai à Bambari (Centre), a opposé des éléments de la rébellion centrafricaine à la force française Sangaris.

Il est reproché à l’ancien ministre d’État chargé des Eaux et forêts dans le gouvernement de Nicolas Tiangaye d’avoir ordonné le mouvement des pick-up lourdement armés qui ont échangé des tirs avec des soldats français.

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Une thèse confirmée à demi-mot le 3 juin par Éric Neris Massi, membre de la coordination politique provisoire de l’ex-Séléka, sur RFI. "Notre enquête interne montre que des informations erronées ont été communiquées aux éléments à Bamabari en leur faisant croire qu’un désarmement forcé allait avoir immédiatement lieu, ce qui a créé un mouvement de panique", a déclaré le beau-fils du médecin militaire Charles Massi (ancien député et ministre entré en rébellion contre Bozizé et mort en janvier 2010), ajoutant que le général Dhaffane pourrait en être à l’origine.

La version de l’état-major de la Séléka est, elle, différente. "L’état-major des forces armées de la Séléka apporte un démenti formel aux accusations contre toute personne supposée d’avoir été derrière les évènements de Bambari, surtout en ce qui concerne le général Dhaffane Mohamed qui a été cité nommément comme bouc émissaire", indique un communiqué fait à Bambari le 3 juin.

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"Les circonstances de ces malheureux évènements ont été discutées et bien comprises entre le général Soriano (qui dirige l’opération Sangaris), le général Zoudeyko Joseph et le coordonnateur Abdoulaye Issène à l’aéroport de Bambari le 25/05/14", poursuit le document signé par le porte-parole de l’état-major, le capitaine Ahmat Nedjab Ibrahim. "Le général Zoudeyko Joseph, chef d’état-major des forces armées de la Séléka, a été clair en signifiant que ce sont les exactions et lynchages résultant du désarmement non maîtrisé de Bangui qui a poussé les gens à refuser un nouveau drame à Bambari qui connaît une bonne cohabitation entre les communautés."

Et de conclure : "L’état-major tient à rappeler qu’il attend toujours sa coordination provisoire au rendez-vous du 12 juin 2014, autrement dit date de la tenue de l’assemblée générale qui devra élire le nouveau bureau politique de la Séléka." Ambiance garantie.

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Par Vincent DUHEM

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