Emmanuel Macron en Tunisie : un forum pour renforcer les partenariats économiques

Arrivé le 31 janvier à Tunis, le président français était accompagné de grands patrons français (Xavier Niel, Jacques Séguéla, Stéphane Richard), qui ont pu échanger avec les chefs d’entreprise tunisiens lors d’un forum économique franco-tunisien.

Emmanuel Macron et Youssef Chahed, au forum économique franco-tunisien, le 1er février 2018. © Hassene Dridi/AP/SIPA

Emmanuel Macron et Youssef Chahed, au forum économique franco-tunisien, le 1er février 2018. © Hassene Dridi/AP/SIPA

Publié le 1 février 2018 Lecture : 2 minutes.

Lancée avec la chanson L’envie d’avoir envie de Johnny Hallyday, la rencontre, organisée par la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI) à Tunis ce 1er février, s’annonçait atypique. Et pour cause : les invités y ont parlé business et relance économique, sans chercher à financer des projets, à lever des fonds ou à recueillir des promesses d’investissements.

L’objectif était de consolider, voire d’accroître, la confiance des entrepreneurs à l’égard de la Tunisie, coincée dans une mauvaise passe économique. Articulé autour de deux axes : « réussir ensemble aujourd’hui » et « réussir ensemble demain », le forum est devenu une plateforme d’échanges. « Quand on se connaît, on peut travailler en ensemble. C’est unique et particulier à la relation séculaire entre la Tunisie et la France. La philosophie du forum, qui est destiné à devenir annuel, est d’abord celle de rencontres entre personnes pour plus d’amitié, plus de fraternité et donc plus de confiance », assure avec enthousiasme le statisticien Hassen Zargouni, co-commissaire du forum.

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La BCT accusée de freiner le flux des affaires

Les 1 300 entreprises françaises installées en Tunisie et les 138 000 emplois qu’elles génèrent témoignent de l’intérêt qu’ont les deux pays à travailler ensemble, d’autant que la France est également le premier partenaire économique de la Tunisie. Le forum tombait donc au bon moment, puisque le président de la République française souhaite redynamiser la coopération et le partenariat entre les deux pays. Mais avant de parler de colocation ou de relocalisation, l’amitié est mise en avant pour encourager les Tunisiens à oser et innover.

Sous le label des « synergies gagnantes », patrons tunisiens et français, comme Stéphane Yrles, secrétaire général du Groupe Avril, Mehdi Tekaya, président de Wevioo, Neila Benzina, directrice générale de Business & Decision, Abdessalem Ben Ayed, PDG d’El Badr, ont partagé leurs expériences des deux rives de la Méditerranée et donné les clefs du succès.

Mais l’émergence a besoin de financement, un point sur lequel est revenu le panel « accompagner le succès », qui a exploré les différentes formes de financement, les investissements institutionnels comme ceux de l’Agence française de développement (AFD), les fonds d’investissements comme AfricInvest et les microcrédits qui atteignent les micro-entrepreneurs, exclus économiquement faute de bancarisation. Badreddine Ouali, président de la Fondation Tunisie pour le Développement, a mené une charge contre la Banque centrale de Tunisie (BCT), qu’il accuse de freiner le flux des affaires avec des complications administratives.

Aller de l’avant

Stéphane Richard, PDG d’Orange, Jacques Séguéla, cofondateur du nouvel Havas et Xavier Niel, fondateur d’Iliad (Free), ont débattu du monde de demain, où des nouvelles globalisations technologiques accélèrent les transformations et la part que peut prendre la Tunisie dans les nouvelles transformations digitales et de gouvernance.

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Tous se souviendront du mot de Jacques Séguéla : « Il faut moins de tests et plus de testicules ». « C’est sa manière de dire : mettez en avant le pays, faites confiance à la jeunesse et sa créativité et arrêtez de perdre du temps », résume une participante.

En clôture, le chef de l’État français Emmanuel Macron a rappelé la nécessité des réformes de l’administration et a été rejoint par le chef du gouvernement tunisien pour soutenir « une amitié privilégiée entre entrepreneurs à entretenir ».

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