Tunisie : l’université Paris-Dauphine et l’ENA de Tunis veulent créer un Institut pour la gouvernance
L’université de Paris-Dauphine, déjà présente en Tunisie, a signé un accord avec l’École nationale d’administration (ENA) de Tunis. Le but : un master professionnel pour les cadres de l’État, mais aussi un futur Institut des hautes études de gouvernance publique, qui accueillerait des acteurs peu habitués à se rencontrer.
Le plan cadre d’aide au développement 2015-2019, du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour la Tunisie, mettait l’accent sur le besoin de formation des cadres de l’État et des fonctionnaires. C’est pour répondre à ce besoin que l’université Paris-Dauphine, présente en Tunisie depuis 2004 via son MBA international, et l’École nationale d’administration de Tunis (ENA) ont décidé de signer un partenariat.
Accord signé en marge de la visite d’Emmanuel Macron
Comme Jeune Afrique le relevait dans un précédent article, les projets liés à l’éducation, la formation et l’enseignement supérieur sont sans doute le volet le plus concret de la visite du président français Emmanuel Macron à Tunis ces 31 janvier et 1er février.
Dans l’après-midi de ce jeudi, une autre annonce a d’ailleurs été faite : les ministres de l’Enseignement supérieur tunisien et français, Slim Khalbous et Frédérique Vidal, ont signé un accord prévoyant la création d’une université franco-tunisienne pour l’Afrique et la Méditerranée (UFTAM), qui pourrait voir le jour dès 2020 dans le Grand Tunis.
Le partenariat entre Dauphine et l’ENA, signé ce jeudi 1er février, porte sur deux projets. Le premier est l’ouverture d’un master professionnel « au profit des hauts cadres du secteur public dans le domaine de la gouvernance publique », selon une note relative au partenariat envoyée à Jeune Afrique.
Elyes Jouini, vice-président de Dauphine et ex-ministre auprès du Premier ministre, chargé des Réformes économiques et sociales, joue le rôle de missi dominici du partenariat et a accompagné le président français dans sa visite tunisienne. Il explique à Jeune Afrique : « Le master ouvrirait à la rentrée prochaine, en septembre 2018 et le programme serait notamment soutenu par des financements internationaux de soutien au développement de l’administration. »
Un Institut pour une gouvernance plus efficace
Mais le master, concret, n’est pas le seul projet prévu. L’autre volonté est « beaucoup plus ambitieuse », relève la note. Il s’agit de la création d’un Institut des hautes études de gouvernance publique. L’idée appartient à Jouini, qui souffle : « Elle n’est pas si originale : elle s’inspire de l’Institut des hautes études de Défense nationale (IHEDN) français et transposée dans le domaine de la gouvernance publique au lieu de la Défense. »
Et aussi ambitieux que soit le projet, encore au stade de la conception et de la mobilisation, Jouini utilise déjà l’acronyme « IHEGP ». « L’idée m’est venue face au manque de connaissance réciproque entre différents acteurs : hauts fonctionnaires, chefs d’entreprises, élus, syndicats… », explique le vice-président de Dauphine.
Face à ce manque, l’institut proposerait des formations de deux à trois jours par mois sur des périodes allant de six à douze mois et mêlant ces différents profils. Créer de la synergie entre des secteurs de la société souvent défiants les uns envers les autres serait ainsi au cœur du projet de l’institut.
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