Histoires partagées, mémoires communes

Une série de miniportraits rend hommage aux combattants d’outre-mer engagés lors des deux conflits mondiaux.

Sous-officier kanak en compagnie de deux Allemandes, à Mayence (1921). © DR

Sous-officier kanak en compagnie de deux Allemandes, à Mayence (1921). © DR

Clarisse

Publié le 8 juin 2014 Lecture : 2 minutes.

À l’occasion des commémorations du 100e anniversaire du déclenchement de la Grande Guerre et du 70e anniversaire du débarquement, le réalisateur Rachid Bouchareb et l’historien Pascal Blanchard rendent hommage aux centaines de milliers de combattants venus des quatre coins du monde. À travers Frères d’armes, une série télévisée de 50 portraits de deux minutes illustrés par d’exceptionnelles images d’archives. Pour narrer ces parcours singuliers, des personnalités reconnues pour leur engagement : l’ex-footballeur Lilian Thuram raconte l’histoire d’Addi Bâ, soldat guinéen qui dirigea le premier réseau de résistance vosgien lors de la Seconde Guerre mondiale. Le comédien Samuel Le Bihan raconte l’Algérien Ouassini Bouarfa, l’un des rares non-Occidentaux à avoir débarqué le 6 juin 1944 en Normandie. Autre portrait emblématique, celui de l’auteur de Force-Bonté, Bakary Diallo (1892-1979), premier tirailleur sénégalais à relater par écrit son expérience de la Grande Guerre. Ou celui de Léopold Sédar Senghor, qui faillit être exécuté en mai-juin 1940. Au total, plus de la moitié de ces héros viennent d’Afrique subsaharienne, du Maghreb, de Madagascar et de l’océan Indien. Quelques femmes du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest (infirmières sénégalaises) ont participé elles aussi à ces guerres, mais la faiblesse des sources et des documents n’a pas permis d’en parler.

Une mémoire commune qui doit être partagée

la suite après cette publicité

Diffusés depuis le 30 mai sur les principales chaînes publiques de télévision françaises et sur TV5 Monde, les films seront bientôt téléchargeables gratuitement. Car Bouchareb et Blanchard ont d’abord voulu faire oeuvre de pédagogie. Ils entendent aussi donner des "couleurs" à ces commémorations. "Nous voulions que les descendants de ces combattants se sentent entièrement partie prenante dans ces célébrations. C’est une mémoire commune qui doit être partagée", explique Pascal Blanchard, qui précise que le film sera présenté au prochain sommet de la Francophonie à Dakar, en novembre. Mais les deux partenaires avouent aussi avoir voulu rappeler, en ces périodes de crispation, qu’au temps des tranchées le vivre-ensemble avait un sens.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires