CIA en Afghanistan : la boulette de la Maison Blanche

Incroyable bévue à la Maison Blanche : l’identité du chef de station de la CIA en Afghanistan a été malencontreusement communiquée à des journalistes par le service de presse…

Barack Obama en visite à la CIA, en Virginie, en 2011. © SAUL LOEB / AFP

Barack Obama en visite à la CIA, en Virginie, en 2011. © SAUL LOEB / AFP

Publié le 6 juin 2014 Lecture : 2 minutes.

Une sacrée gaffe. La Maison Blanche a révélé par erreur le nom du chef de la CIA en poste en Afghanistan à l’occasion de la visite surprise que le président Obama a effectuée dans ce pays le 25 mai.

Le service de presse de la Maison Blanche a en effet distribué au pool de journalistes qui suit le président dans ses déplacements, dont celui du Washington Post, qui a révélé l’affaire, le nom des quinze hauts responsables américains participant à un briefing avec le président. Parmi eux, le nom du responsable de l’antenne de la CIA en Afghanistan…

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Pis, la Maison Blanche n’a corrigé son erreur – ou plutôt celle des hauts responsables militaires qui lui avaient communiqué la liste – qu’après que le journaliste du Post l’a alertée de la présence de cette information ultraconfidentielle.

S’il est encore trop tôt pour savoir si l’agent quittera son poste – à la demande de la Maison Blanche et pour des raisons de sécurité, le quotidien n’a pas révélé son nom -, on voit mal comment il pourrait en être autrement. En décembre 2010, le chef de la CIA au Pakistan, dont le nom avait été dévoilé par les services secrets pakistanais, avait dû quitter le pays après avoir reçu des menaces de mort.

Relations exécrables entre États-Unis et Aghanistan

Cette bévue ne pouvait plus mal tomber tant les relations entre les États-Unis et l’Afghanistan sont actuellement exécrables. Hamid Karzaï, le président afghan, n’a en effet toujours pas signé l’accord bilatéral de sécurité censé déterminer le nombre des soldats américains – environ 30 000 aujourd’hui – qui resteront stationnés dans le pays après la fin de cette année. Il est vrai qu’Abdullah Abdullah et Ashraf Ghani, les deux participants au second tour de l’élection présidentielle, se sont engagés à le faire.

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Les États-Unis souhaitent ne conserver qu’un contingent réduit chargé de former les forces afghanes et de combattre ce qui reste des forces d’Al-Qaïda. Résolu à "tourner la page" des guerres post-11 Septembre, Barack Obama a même avancé un chiffre : 9 800 hommes pendant une durée maximale de deux ans. Confirmation de l’ambiance tendue qui prévaut actuellement, il a soigneusement évité de rencontrer Karzaï lors de sa visite de trente-trois heures à la veille du Memorial Day, célébré aux États-Unis chaque dernier lundi du mois de mai en hommage aux soldats américains morts dans des conflits armés. Il s’est contenté de saluer les boys stationnés dans la base militaire de Bagram, dans le nord-est du pays.

De graves carences dans la prise en charge des vétérans

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Cette visite surprise était censée faire oublier le scandale qui, la semaine précédente, a touché le ministère des Anciens Combattants. Les services hospitaliers de l’armée ont en effet tenté de dissimuler de graves carences dans la prise en charge des vétérans des guerres d’Irak et d’Afghanistan. Ces derniers doivent en effet attendre de très longs mois avant de bénéficier de soins, en particulier psychiatriques, alors que nombre d’entre eux souffrent de stress post-traumatique. Eric Shinseki, le ministre concerné, a démissionné.

Ce énième scandale donne du grain à moudre à ceux, de plus en plus nombreux, qui accusent l’administration d’Obama d’incompétence. L’incroyable bévue de la Maison Blanche ne risque pas de les faire changer d’avis.

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