Côte d’Ivoire : faible participation au forum Lebanese Diaspora Energy, sur fond de tensions politiques

La deuxième édition du forum économique des émigrés libanais, le Lebanese Diaspora Energy (LDE), s’est ouvert ce vendredi à Abidjan, la capitale économique ivoirienne, sur fond de tensions politiques au sein de la coalition au pouvoir au Liban.

Publié le 2 février 2018 Lecture : 2 minutes.

Le fiasco était programmé d’avance. Jean-Claude Brou, le ministre ivoirien des Mines et de l’Industrie, qui représentait le gouvernement, s’est en effet contenté d’adresser une brève allocution ce vendredi 2 février, avant de quitter la salle du Palais des Congrès de l’Hôtel Ivoire, lieu de la rencontre, en compagnie de son collègue Ally Coulibaly, ministre de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur. Marcel Amon Tanoh, le ministre des Affaires étrangères, n’a, lui, pas participé à la rencontre.

« J’ai fait le service minimum, en leur souhaitant bonne chance et d’excellents travaux », confie Jean-Claude Brou à Jeune Afrique. Cette manifestation en terre ivoirienne a laissé éclater de fortes tensions politiques à quelques semaines des élections législatives prévues en avril prochain au Liban.

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Dans une vidéo qui a fuité, Gebran Bassil, le ministre des Affaires étrangères, du parti  Courant patriotique libre, s’est attaqué à Nabih Berri, le président de la Chambre des députés, qui dirige le mouvement chiite Amal. En guise de protestation, de nombreux patrons libanais ont appelé au boycott du forum, craignant qu’il ne devienne une tribune de Bassil.

Une manifestation devant l’ambassade du Liban

À Abidjan, la tension est montée d’un cran en début de semaine lorsque des ressortissants libanais ont protesté devant leur ambassade, dans le quartier du Plateau, menaçant d’attaquer Gebran Bassil si celui-ci venait en Côte d’Ivoire. Un message qui semble avoir été entendu, puisque le ministre des Affaires étrangères libanais s’est contenté d’une déclaration en visioconférence à l’ouverture du forum. Celui-ci n’a d’ailleurs réuni que quelques centaines d’hommes d’affaires, alors que plus de 3 000 étaient attendus. Raed Khoury, le ministre de l’Économie et du Commerce du Liban était en revanche présent à Abidjan.

Nous devrons prouver au monde que nous pouvons briller et parler d’une même voix

La majorité des groupes industriels, basés en Côte d’Ivoire et dirigés par des libanais, n’ont pas fait le déplacement, ainsi que plusieurs patrons de la sous-région. La Chambre de commerce et d’industrie libanaise de Côte d’Ivoire (CCILCI), l’un des principaux organisateurs de l’événement, l’a ainsi boycotté, son président Joseph Khoury appelant à un report en raison de « l’environnement nauséabond ».

L’ombre de la politique a pesé sur la rencontre. Salim G. Sfeir, le PDG de Bank of Beirut a appelé à l’union et au rassemblement. « Nous devrons prouver au monde que nous pouvons briller et parler d’une même voix » a -t-il déclaré.

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Les travaux se poursuivront le 3 février.

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