Emmanuel Macron au Sénégal : des fonds pour l’éducation et des accords de partenariat économique annoncés
Macky Sall et le chef de l’État français, Emmanuel Macron, ont coprésidé ce vendredi la troisième conférence du « Partenariat mondial pour l’éducation ». Objectif : récolter 3,1 milliards de dollars pour l’éducation sur la période 2018-2020. En marge de l’événement, les dirigeants sénégalais et français ont conclu d’importants accords.
Emmanuel Macron, arrivé dans la soirée du 1er février à Dakar, après son passage en Tunisie, et son homologue sénégalais Macky Sall ont coprésidé ce vendredi 2 février la troisième conférence internationale du « Partenariat mondial pour l’éducation ». L’objectif initial était de récolter 3,1 milliards de dollars sur la période 2018-2020 pour l’éducation dans les pays à faible revenu et ceux de la tranche inférieure des pays à revenu intermédiaire.
« Les annonces des pays donateurs font état de contributions au Partenariat mondial pour l’éducation pour un montant total de 2,3 milliards de dollars, une augmentation substantielle par rapport aux montants débloqués ces trois dernières années, qui s’élevaient à 1,3 milliard de dollars. Par ailleurs, plusieurs pays donateurs ont indiqué leur intention de contribuer d’autres fonds au cours de la période de financement », a annoncé le communiqué sanctionnant la fin de la rencontre.
Le Sénégal, premier bailleur africain
Dans le détail, la Frances’est engagée à doubler sa contribution à 200 millions d’euros, tandis que le Canada a promis de porter ses efforts financiers à 180 millions de dollars canadiens (118 millions d’euros). Les Émirats Arabes Unis, nouveau membre du Partenariat, devient le premier bailleur arabe avec une contribution annoncée de 100 millions de dollars. Le Sénégal, qui s’est engagé à accroître ses propres dépenses d’éducation, est le premier bailleur africain du Partenariat, avec 1 milliard de francs CFA (1,52 millions d’euros). Les Pays-Bas et l’Espagne ont renouvelé leur implication. Quant à la Chine, elle signait sa première participation.
La conférence est destinée à réduire le nombre d’enfants non scolarisés, estimés à 264 millions. Les montants récoltés serviront à fournir annuellement deux milliards de dollars aux pays en développement bénéficiaires, actuellement au nombre de 65, mais qui pourraient alors passer à 89 grâce à un « soutien sans précédent » souligné par Alice Albright, directrice générale du Partenariat mondial pour l’éducation.
Le temps de cette rencontre, la capitale sénégalaise a accueilli un aréopage de chefs d’État et de personnalités : Ibrahim Boubacar Keïta (Mali), Roch-Marc Christian Kaboré (Burkina Faso), Mahamadou Issoufou (Niger), Nana Akufo-Addo (Ghana), Idriss Déby (Tchad), Faustin-Archange Touadéra (Centrafrique), Jim Yong Kim (président de la Banque mondiale), Audrey Azoulay (directrice générale de l’Unesco), Michaëlle Jean (présidente de l’Organisation internationale de la Drancophonie), ou encore Rihanna, la star barbadienne de la pop.
Emmanuel Macron a effectué au pas de charge sa première visite officielle au Sénégal. Le chef de l’État français et sa forte délégation d’officiels et de chefs d’entreprise ont scellé plusieurs accords de coopération avec leurs homologues sénégalais.
- Pré-exploitation du Train express régional (TER)
Un accord de pré-exploitation a été conclu entre l’État du Sénégal et le groupement français SNCF-RATP. L’exploitation et la maintenance du TER leur seront confiées pour une durée minimale de cinq ans, en vertu d’un autre avenant signé le 25 avril 2017 à Paris entre ce groupement et le ministère sénégalais des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement.
Infrastructure majeure portée par le président Macky Sall, le TER doit relier à terme la capitale sénégalaise au nouvel aéroport international Blaise-Diagne (AIBD) en quarante-cinq minutes, et comportera 14 stations. Le trafic passager est estimé à 115 000 voyageurs par jour. Les travaux de construction du TER, officiellement lancés par le président Macky Sall le 14 décembre 2016, sont réalisés pour partie par des entreprises françaises (Eiffage, Engie Ineo, Thales, le groupe NGE, TSO et Cim). Sa mise en service est prévue en janvier 2019.
- Deux Airbus pour Air Sénégal
Philippe Bohn, le patron du nouveau pavillon national Air Sénégal et Fouad Attar, directeur avions commerciaux d’Airbus Afrique et Moyen-Orient, ont signé une commande ferme portant sur l’acquisition de deux A330neo, la nouvelle version remotorisée du gros porteur et best-seller A330. Cette commande fait suite au protocole d’accord signé en novembre dernier à l’occasion du Dubaï Airshow.
- Partenariat Auchan-Supdeco
Le groupe Auchan, aujourd’hui en pleine expansion au Sénégal, a officiellement scellé avec le groupe sénégalais d’enseignement supérieur privé Supdeco, dirigé par Aboubacar Sédikhe Sy, une convention de partenariat, annoncée en septembre dernier, à Dakar.
Cette dernière va se concrétiser par la mise en place d’une licence en commerce et distribution destinée à des jeunes triés sur le volet. À l’issue d’une formation gratuite, ces derniers pourront intégrer directement les différents départements du distributeur français.
- Campus franco-sénégalais de Diamniadio
Les deux pays ont également conclu un accord pour la création d’un campus franco-sénégalais dans le nouveau pôle urbain de Diamniadio. Annoncé en octobre dernier à Matignon, à Paris, au sortir de la 3e édition du séminaire intergouvernemental France-Sénégal, ce campus est destiné, entre autres, à accueillir des formations délocalisées d’universités et de grandes écoles françaises, et à accroître le nombre d’étudiants français au Sénégal. Une partie de ce campus sera implantée au sein de la Cité du Savoir.
- 40 millions d’euros pour Saint-Louis
Le président français qui s’est rendu, samedi 3 février à Saint-Louis, dans le nord du Sénégal, ultime étape de sa visite, a multiplié les gestes forts à l’endroit de la ville tricentenaire, en annonçant le déblocage par son pays d’une enveloppe de 25 millions d’euros destinée à la restauration du patrimoine historique dégradé de la vieille ville, inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Quant à la lutte contre l’érosion marine qui frappe sévèrement les côtes saint-louisiennes, surtout la langue de Barbarie, un montant de 15 millions d’euros lui sera consacré par l’Agence française de développement (AFD), dans le cadre d’un plan d’urgence. La Banque mondiale a, pour sa part, annoncé, par la voix de son président, Jim Yong Kim, un concours financier de 24 millions d’euros.
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