RDC : l’épiscopat exige la « libération » du prêtre catholique enlevé à Kinshasa

La conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a exigé samedi la « libération » d’un prêtre catholique enlevé dans la matinée à Kinshasa en République démocratique du Congo où les relations sont tendues entre l’Église et le gouvernement.

Deux évêques congolais, membres de la Cenco et médiateurs des pourparlers politiques en RDC, le 21 décembre 2016 à Kinshasa. © John Bompengo/AP/SIPA

Deux évêques congolais, membres de la Cenco et médiateurs des pourparlers politiques en RDC, le 21 décembre 2016 à Kinshasa. © John Bompengo/AP/SIPA

Publié le 3 février 2018 Lecture : 2 minutes.

Ce matin, « nous avons appris comme tout le monde que le père Sébastien Yebo a été enlevé par des agents en tenue civile. Jusque-là, nous n’avons aucune nouvelle de lui », a déclaré à l’AFP l’abbé Jean-Marie Bomengola, secrétaire de la commission des communications sociales de la Cenco.

« Au niveau de la Cenco, nous condamnons cet enlèvement et exigeons sa libération », a-t-il dit.

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« Nous dénonçons et condamnons également l’acharnement qui s’observe actuellement à l’égard des prêtres, religieux et religieuses dont certains sont molestés, battus et arrêtés sans un motif valable », a ajouté l’abbé Bomengola.

Curé de la paroisse Saint Robert dans la périphérie Est de Kinshasa, « le père Sébastien a été enlevé juste après la messe matinale par des policiers », avait déclaré à l’AFP dans la matinée une religieuse de cette paroisse.

Pendant la messe, un homme non identifié « filmait le prêtre » à l’aide d’un téléphone portable et à la sortie, « un véhicule de la police est arrivé, des policiers sont descendus, ils ont commencé à frapper le curé, ils l’ont jeté dans leur jeep et sont partis avec lui », avait rapporté une autre religieuse, témoin de l’événement.

Religieux passioniste, le père Sébastien Yebo est le curé de la paroisse Saint Robert depuis août 2017. Les autorités congolaises n’ont pas réagi aux sollicitations de l’AFP.

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Quinze morts dans la répression des marches

Cet incident a eu lieu alors que Kinshasa et l’Église sont à couteaux tirés depuis des marches interdites de catholiques les 31 décembre et 21 janvier contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila.

Selon l’ONU, quinze personnes au moins ont été tuées dans la répression de ces marches, dont une aspirante à la vie religieuse. Les autorités congolaises ont fait état d’un nombre de décès bien moindre.

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Les catholiques demandent à Joseph Kabila de déclarer publiquement qu’il ne se représentera pas à un nouveau mandat.

Le climat politique est très tendu en RDC où le deuxième et dernier mandat du président Kabila a pris fin le 20 décembre 2016. Les élections prévues fin décembre 2017 ont finalement été reportées en décembre 2018.

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