Attentat à Djibouti, la signature Shebab

L’attaque-suicide qui a frappé le centre-ville de Djibouti le 24 mai porte la marque des extrémistes islamistes somaliens. Ses auteurs, un homme et une femme, ont été identifiés.

Le restaurant La Chaumière, où trois personnes sont mortes et quinze autres ont été blessées. © Ibrahim Mohamed Ibrahim

Le restaurant La Chaumière, où trois personnes sont mortes et quinze autres ont été blessées. © Ibrahim Mohamed Ibrahim

ProfilAuteur_SamyGhorbal

Publié le 10 juin 2014 Lecture : 2 minutes.

L’attentat perpétré dans la soirée du 24 mai à Djibouti, dans un restaurant du centre-ville fréquenté par des expatriés et des militaires étrangers en permission, est bien l’oeuvre des islamistes somaliens Shebab. L’attaque-suicide, qui a fait trois morts (les kamikazes : une femme et un homme, ainsi qu’un client turc de l’établissement) et quinze blessés, a été revendiquée. Le bilan aurait pu être beaucoup plus élevé : cinq grenades intactes et un pistolet automatique chargé ont été retrouvés dans le sac du second kamikaze.

Dans leur communiqué, les islamistes disent avoir voulu punir "les Croisés" et avertir les autorités djiboutiennes des dangers de leur collaboration avec les Occidentaux dans la guerre contre le terrorisme qu’ils livrent dans la Corne de l’Afrique. Cet attentat intervient trois semaines après l’annonce du renouvellement, pour vingt ans, de la présence militaire américaine dans le pays.

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>> Lire aussi : Trois morts dans un attentat à Djibouti, "menace terroriste réelle", selon Paris

Jamais scolarisé, sauf dans une écoel coranique

La diffusion des photos du visage des deux kamikazes a permis aux enquêteurs de progresser rapidement. La femme, qui a actionné en premier sa ceinture d’explosifs à l’entrée du restaurant La Chaumière, est une Somalienne originaire de Hargeisa. L’homme, âgé d’une trentaine d’années, lui, est un Somali de nationalité éthiopienne. "Son identité est établie : il s’agit de Moussa Robleh Hirab, explique Maki Omar Abdoulkader, le procureur qui supervise l’enquête. Il est né à Harowe, un village des environs de Dire Dawa. Il a passé son enfance à Djibouti, où une partie de sa famille s’était réfugiée et s’est intégrée. Jamais scolarisé, sauf dans une école coranique, il s’est radicalisé il y a une dizaine d’années, après son retour en Éthiopie. Il aurait émigré en Somalie pour s’enrôler aux côtés des miliciens des Tribunaux islamiques. Il est ensuite retourné à Dire Dawa, avant de disparaître à nouveau, sans doute pour s’engager auprès des Shebab."

Le commando est entré à Djibouti par le poste-frontière de Loyada, deux jours avant l’attaque. Il a bénéficié de complicités familiales. Le cousin de Moussa Robleh Hirab, un fonctionnaire de police de nationalité djiboutienne, a été arrêté. Il était intervenu pour lui permettre de passer les contrôles frontaliers sans encombre et l’a hébergé avec sa complice.

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