Maya Angelou : un ange passe

La poétesse américaine, figure de la lutte pour les droits civiques, s’est éteinte à l’âge de 86 ans.

Maya Angelou présentant son récit autobiographique en 1971. © AP/Sipa

Maya Angelou présentant son récit autobiographique en 1971. © AP/Sipa

Clarisse

Publié le 6 juin 2014 Lecture : 1 minute.

"Aux États-Unis, elle se considérait comme une Africaine de la diaspora." C’est ainsi que l’historien François Durpaire évoque l’Américaine Maya Angelou, poétesse et grande dame de la lutte pour les droits civiques des Noirs, décédée le 28 mai à Winston-Salem (Caroline du Nord) à l’âge de 86 ans.

Née Marguerite Ann Johnson, devenue brièvement l’épouse d’un marin grec, Tosh Angelos (dont le patronyme, déformé, deviendra son nom de scène), celle qui fut la collaboratrice de Martin Luther King à New York est également l’auteure d’une oeuvre riche, enseignée dans toutes les écoles de son pays – notamment son récit autobiographique, Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage.

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Devenue mère à l’âge de 17 ans, Maya Angelou était également connue comme scénariste, actrice, chanteuse de calypso, danseuse étoile. Ce n’est qu’à la fin des années 1950 qu’elle découvre l’Afrique, "à une période, précise François Durpaire, où le mouvement des droits civiques et le mouvement des indépendances s’imbriquent, formant le mouvement panafricain".

Elle suit en Égypte, à 34 ans, le Sud-Africain Vusumzi Make, militant antiapartheid et compagnon de lutte de Nelson Mandela. Mais elle vivra son aventure africaine avec une intensité particulière en s’installant, en 1962, au Ghana, où elle côtoie William Edward Burghardt Du Bois, l’un des pères du panafricanisme, ou Malcolm X, devenant ainsi, comme elle l’écrit dans le cinquième volume de son autobiographie, "l’un des émigrés politiques passionnés et volatils, voués corps et âme à l’Afrique et aux Africains, chez eux comme à l’étranger". Le tropisme africain d’Angelou était celui, assumé, d’un James Baldwin, d’une Toni Morrison, d’un Harry Belafonte ou d’un Tommie Smith, l’athlète au poing levé des J.O. de Mexico en 1968.

Pour François Durpaire, qui regrette que son oeuvre ne soit pas davantage reconnue en Afrique, sa mort devrait être l’occasion de mieux intégrer dans les programmes de littérature africaine les écrivains qui se considèrent comme les Africains de la diaspora. Maya en était, sans pour autant rejeter sa part américaine.

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