Burundi : la réforme constitutionnelle programmée « exacerbe les tensions », estime le secrétaire général de l’ONU
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a remis aux 15 membres du Conseil de sécurité de l’organisation internationale un rapport très critique sur la situation au Burundi, et notamment sur la volonté des autorités du pays à amender la constitution pour permettre à Pierre Nkurunziza de briguer un quatrième mandat. Bujumbura dénonce « une violation flagrante du principe de souveraineté nationale ».
Alors que le Burundi a adopté, le 24 octobre 2017, un projet de révision constitutionnelle qui doit être soumis à référendum en mai, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a critiqué « la volonté persistante des autorités du Burundi à réformer la Constitution sans tenir compte des avis de l’opposition », dans un rapport remis aux 15 membres du Conseil de sécurité.
Tout en reconnaissant au pays un « droit souverain à amender sa Constitution », le secrétaire de l’ONU estime en effet que ce processus « requiert un environnement politique et sécuritaire qui permette la confiance de tous les acteurs politiques » et doit recueillir « une participation et un consensus les plus larges possibles parmi les acteurs clés de la vie politique ».
L’ambassadeur du Burundi critique un rapport « politiquement orienté »
Or, relève-t-il dans ce document obtenu par l’AFP, « plusieurs changements proposés (à la Constitution) ont été mis en cause par l’opposition comme des tentatives par le parti au pouvoir de consolider son emprise, pouvant créer des troubles ». Parmi ces « changements qui exacerbent les tensions avec l’opposition », le secrétaire général de l’ONU fait référence à la possibilité ouverte pour le président Pierre Nkurunziza de briguer dès 2020 deux nouveaux septennats, alors que le pays est en crise depuis 2015, lorsque le chef de l’État, au pouvoir depuis 2005, a annoncé son intention de briguer un troisième mandat et l’a obtenu.
Pour Albert Shingiro, ambassadeur du Burundi à l’ONU, le rapport d’Antonio Guterres est « scandaleux et politiquement orienté » et constitue « une violation flagrante du principe du respect de la souveraineté nationale consacré par la Charte de l’ONU ».
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