Congo : le général Norbert Dabira transféré à la maison d’arrêt de Brazzaville
Soupçonné d’avoir fomenté un projet de coup d’État contre Denis Sassou Nguesso, et placé en détention depuis le 11 janvier à la DGST, le général congolais Norbert Dabira a été transféré mardi à la maison d’arrêt de Brazzaville, a-t-on appris de l’entourage de l’officier, signant une nouvelle étape dans l’enquête.
Après avoir passé plus d’un mois dans une cellule de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), le général Norbert Dabira a été transféré et « placé en détention à la maison d’arrêt [de Brazzaville] ce mardi 6 février », indique à Jeune Afrique un collaborateur très proche de ce général congolais à la retraite. Ce transfert a été décidé par le procureur de la République, André Oko Ngakala, à l’issue d’une « audition [qui] a duré moins d’une heure », précise-t-il.
« Cela voudrait dire que l’enquête a pris un tournant décisif, laisse entendre de son côté une source gouvernementale. Après l’investigation matérielle menée à la DGST et si cette détention à la maison d’arrêt se confirme, on entrerait désormais dans la phase d’instruction proprement dite. » Au menu : interrogatoire, mise en confrontation avec les personnes citées dans l’affaire, etc.
Qu’en est-il du complice présumé Nianga Mbouala ?
Norbert Dabira, 68 ans, est soupçonné d’avoir évoqué un projet de coup d’État contre le président Denis Sassou Nguesso fin 2017. Ce que l’intéressé nie. Jusqu’à présent, son complice présumé, le général Ngatsé Nianga Mbouala, fraîchement limogé de son poste de commandant en chef de la Garde républicaine, « n’a toujours pas été interpellé, ni soustrait de la circulation », déplore-t-on dans l’entourage de Dabira.
Durant ses vingt-six jours de détention à la DGST, le général Dabira, ancien haut-commissaire à la réinsertion des anciens combattants, recevait la visite de sa famille. Notamment celle d’un de ses neveux qui, « trois fois par jour, lui apportait de la nourriture et du linge propre », confie l’un de ses proches.
Loin de Brazzaville, Norbert Dabira, également patron de la chaîne de télévision DRTV, se trouve toujours dans le collimateur de la justice française dans l’affaire dite des disparus du Beach de Brazzaville. En 2013, il fut notifié de sa mise en examen pour crimes contre l’humanité après une brève interpellation à Paris.
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