Ce qu’il faut retenir du sommet du G5 Sahel à Niamey

Les chefs d’État du G5 Sahel se sont réunis mardi à Niamey. Mahamadou Issoufou a été désigné nouveau président en exercice de l’organisation sahélienne, laquelle sera désormais gérée par un autre Nigérien, Maman Sidikou, nommé au poste de secrétaire permanent.

Les chefs d’État du G5 Sahel, lors de la conférence du 6 février 2018 à Niamey © DR/Présidence Niger

Les chefs d’État du G5 Sahel, lors de la conférence du 6 février 2018 à Niamey © DR/Présidence Niger

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 7 février 2018 Lecture : 2 minutes.

• Passage de relais entre IBK et Issoufou

Ce sommet de Niamey a d’abord entériné la transmission de la présidence tournante du G5 Sahel entre Ibrahim Boubacar Keïta et Mahamadou Issoufou. Le chef de l’État nigérien, nouveau président en exercice du G5 Sahel pour un an, a assuré à ses pairs qu’il allait poursuivre le « travail accompli » pour rendre pleinement opérationnelle leur force conjointe.

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« Je voudrais vous assurer de ma ferme détermination à travailler avec abnégation dans la poursuite des objectifs que nous nous sommes fixés (…) Je m’emploierai à intensifier les efforts pour rendre opérationnels l’ensemble des fuseaux de la force conjointe, à travers notamment leur dotation en équipements (…) Nous sommes sur la bonne voie et nous nous devons de redoubler d’efforts », a-t-il déclaré dans son discours de clôture.

• Nomination de Maman Sidikou au poste de secrétaire permanent

Maman Sambo Sidikou. © AMISOM Public Information

Maman Sambo Sidikou. © AMISOM Public Information

Ce quatrième sommet des chefs d’État du G5 Sahel a aussi été l’occasion de nommer un nouveau secrétaire permanent : le Nigérien Maman Sidikou. L’ancien patron de la Monusco (la mission de l’ONU en République démocratique du Congo) succède à un de ses compatriotes, Mohamed El Hadj Najim, qui occupait ce poste depuis la création du G5 Sahel, en 2014.

Ancien ministre des Affaires étrangères, il connait bien les difficultés des opérations militaires internationales puisqu’il a dirigé l’Amisom, la mission de l’Union africaine en Somalie, de 2014 à 2015. Avec Mahamadou Issoufou à la présidence tournante et Maman Sidikou au secrétariat permanent, Niamey aura en tout cas la haute main sur le G5 Sahel dans les mois à venir.

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• Le financement toujours au centre des préoccupations

Le président malien IBK l’a rappelé lors de son allocution : le G5 Sahel manque toujours d’argent pour que sa force conjointe soit pleinement opérationnelle. Selon lui, sur les 450 millions d’euros nécessaires au démarrage de la force, seuls 294 millions ont pour l’instant été promis par différents contributeurs, principalement internationaux.

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Il a aussi réclamé la mise en place d’un mécanisme de financement pérenne, afin de réduire la dépendance vis-à-vis de ces partenaires extérieurs. Les chefs d’État du G5 Sahel se retrouveront le 23 février à Bruxelles pour participer à une conférence des donateurs, dont ils espèrent qu’elle permettra d’enfin boucler le budget de leur force.

• La France toujours en soutien

Ibrahim Boubacar Keïta, président malien, lors d'une rencontre avec la ministre française des Armées, Florence Parly, lors du Forum de Dakar. © DR / Ministère français des Armées

Ibrahim Boubacar Keïta, président malien, lors d'une rencontre avec la ministre française des Armées, Florence Parly, lors du Forum de Dakar. © DR / Ministère français des Armées

Florence Parly, la ministre française des Armées, avait fait le déplacement à Niamey pour ce sommet du G5 Sahel. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, Paris est un des principaux soutiens au projet de force conjointe de l’organisation sahélienne.

Aide financière et matérielle, tractations diplomatiques à l’ONU, mobilisation de partenaires pour soutenir le G5 Sahel, organisation d’un sommet à la Celle Saint-Cloud… Les dirigeants français s’activent pour l’opérationnalisation de la force conjointe. Si ces derniers réfutent toute volonté de retrait militaire du Sahel, ils ne cachent plus leur souhait de « réarticuler » l’opération Barkhane, qui coûte à Paris environ 1 millions d’euros par jour.

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