Algérie : les chefs d’entreprise passent à l’offensive en créant un « Conseil d’affaires »
Le Medef a dépêché ce mercredi à Alger sa plus grande délégation depuis 2011. Un « Conseil d’affaires » algéro-français a été mis sur pied afin de redynamiser les affaires.
Une délégation de plus de 60 patrons français, conduite par le président du Mouvement des entreprises de France (Medef), Pierre Gattaz, effectue une visite de deux jours à Alger. Arrivée mardi 6 février dans la capitale, la délégation française a participé ce mercredi à un forum d’affaires organisé par le Forum des chefs d’entreprises algériens (FCE), présidé par Ali Haddad. Cette rencontre s’est articulée autour de quatre thématiques : le numérique, le partenariat public-privé, la sous-traitance et les énergies renouvelables.
Au terme de cette rencontre, le président du Medef et son homologue algérien, Ali Haddad, ont signé un protocole portant sur la création d’un Conseil d’affaires algéro-français, au cours d’une cérémonie en présence du ministre de l’Industrie et des mines, Youcef Yousfi.
Le Conseil est un outil pour lever les contraintes que les entreprises des deux pays rencontrent
Pour Ali Haddad, ce conseil est une « nouvelle étape dans le renforcement et la refondation de la coopération économique entre l’Algérie et la France ». Le 6 décembre, le président français Emmanuel Macron a effectué une visite officielle en Algérie, durant laquelle il avait plaidé pour « un partenariat d’égal à égal ».
Faciliter le business
À la différence du Comité mixte algéro-français (Comefa), qui regroupe des représentants des ministères à vocation économique des deux pays, le Conseil d’affaires algéro-français est une initiative portée par le secteur privé. « La particularité de ce Conseil vient du fait qu’il émane de la volonté des entrepreneurs des deux pays. Ce n’est pas une démarche politique, mais c’est une vision du terrain. Le Conseil est un outil pour lever les contraintes que les entreprises des deux pays rencontrent », précise à Jeune Afrique Mohamed Skander, président du Jil FCE, la section du FCE regroupant les entrepreneurs algériens de moins de 40 ans.
Ce nouvel organe a été conçu comme un « espace d’échanges entre les entrepreneurs issus des deux rives de la Méditerranées. Les membres de ce Conseil se rencontreront régulièrement, au moins une fois par an », ajoute Mohamed Skander. « Si tous les domaines seront abordés, l’accord signé ce matin donne la priorité à certaines thématiques, notamment les secteurs de l’agro-alimentaire, du numérique et des énergies renouvelables », précise de son côté Philippe Gautier, président de Medef International.
Le vivier algérien
La composition de ce Conseil n’est pas encore arrêtée. « Les présidents des deux organismes partenaires, le Medef et le FCE, en feront partie aux côtés de Jean-Louis Chaussade, le président du Conseil des chefs d’entreprise France-Algérie de Medef International. Les autres membres restent à être identifiés et désignés », confie le responsable du Jil FCE.
L’Algérie redevient un marché attractif pour les investisseurs
Le Medef, qui sera reçu par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et des membres du gouvernement, a envoyé sa plus importante délégation à Alger depuis 2011. Au sein de la délégation française, on semble de nouveau vouer un intérêt pour le marché algérien. « L’environnement des affaires algériennes a souffert de la crise de la baisse du prix du pétrole. Avec la remontée du cours à 67 dollars, l’Algérie est en train d’assainir ses finances et reconstituer son fonds souverain. Elle redevient un marché attractif pour les investisseurs », explique le président de Medef International.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- L’arrestation du PDG du groupe CHO secoue l’huile d’olive tunisienne
- Comment Air France compense son absence des États du Sahel
- Mines d’or au Mali : la junte place le CEO de l’australien Resolute en détention
- Chez Tunisair, la purge des dirigeants se poursuit et les pertes s’accumulent
- Ce que l’Algérie et la France auraient à perdre (ou pas) d’un embargo réciproque