La Gambie rejoint le Commonwealth après quatre ans d’absence
Après un peu plus de quatre ans d’absence, la Gambie se tourne de nouveau vers le Commonwealth. Une décision prise par le nouveau président Adama Barrow, qui marque une rupture avec la politique de son prédécesseur Yahya Jammeh.
Après avoir quitté le Commonwealth en 2013, la Gambie est de retour dans l’organisation internationale. La secrétaire générale Patricia Scotland accueillera le 53e membre de l’organisation ce jeudi 8 février à Londres, lors d’une cérémonie de levée de drapeaux aux côtés de l’ambassadeur gambien au Royaume-Uni, Francis Blain.
L’ancien dictateur gambien, Yahya Jammeh, avait annoncé en 2013 le départ immédiat du pays de l’association d’États, dont la plupart sont des anciennes colonies britanniques. « La Gambie ne fera jamais partie d’une institution néo-coloniale », avait-il alors expliqué dans un communiqué.
Le gouvernement gambien est ravi d’être de retour parmi cette famille qu’est le Commonwealth
Le nouveau gouvernement d’Adama Barrow, arrivé au pouvoir après les élections de décembre 2016, avait assuré sa détermination à sortir le pays de l’isolation sur le plan international, qui avait tâché le règne de son prédécesseur.
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« Le gouvernement gambien est ravi d’être de retour parmi cette famille qu’est le Commonwealth et tient à remercier les 52 chefs d’État qui ont accepté notre adhésion », a expliqué à Jeune Afrique le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
« Nous étions impatients du retour de la Gambie »
La Gambie avait rejoint le Commonwealth en 1965 après avoir obtenu son indépendance du Royaume-Uni. Peu après son investiture début 2017, le président Barrow avait annoncé son intention de rejoindre le Commonwealth. Une décision confirmée quelques mois plus tard par un vote unanime à l’Assemblée.
« Nous étions impatients du retour de la Gambie et étions ravis quand, après sa victoire aux urnes l’année dernière, le président Barrow a annoncé son retour », a précisé Patricia Scotland, la secrétaire générale du Commonwealth, dans un communiqué.
Depuis, le président gambien avait enchaîné les rencontres avec ses homologues : d’abord au Sénégal, puis en France et en Chine. En décembre, c’est le président Allemand, Frank-Walter Steinmeier, qui se rendait à Banjul.
Avantages économiques et politiques
Les membres du Commonwealth ont accès à des avantages économiques et politiques : l’organisation fournit, par exemple, un soutien pour améliorer la compétitivité en matière de commerce, ou encore des règles d’immigration assouplies à destination du Royaume-Uni.
Un soutien économique non négligeable pour le petit pays, qui a hérité d’une dette d’un milliard de dollars de son prédécesseur, d’après le gouvernement. Une commission d’enquête a d’ailleurs été créée, dans le but de recouvrer une partie des millions de dollars qui manquaient dans les caisses de l’État après le départ de Yahya Jammeh.
Jammeh avait aussi annoncé son intention de sortir de la Cour pénale internationale (CPI), qui traduit en justice les personnes accusées de crimes contre l’humanité, mais le nouveau président Barrow avait annulé la sortie.
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Accusé d’une multitude d’abus contre les droits humains, le régime de l’ancien président avait vu l’aide financière accordée par l’Union européenne (UE) au pays gelée. Un symbole de confiance en la « Gambie nouvelle », à peine le dictateur s’envolait vers Malabo que l’UE accordait 225 millions d’euros d’aide au pays.
À la suite du retour de la Gambie dans le Commonwealth, les représentants du pays sont invités au sommet des chefs d’État du Commonwealth en avril prochain à Londres.
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