Maroc : le torchon brûle de nouveau entre le PJD et le RNI
Les ministres du parti de Aziz Akhannouch n’ont pas assisté au Conseil de gouvernement ce jeudi 8 février pour protester contre les attaques de Abdelilah Benkirane contre leur chef. Une nouvelle crise au sein du gouvernement ?
La plupart des ministres du Rassemblement national des indépendants (RNI), deuxième force politique de la majorité gouvernementale, n’ont pas assisté à la réunion hebdomadaire du gouvernement de ce jeudi 9 février. Selon une source proche de ce parti, cette absence se veut une réaction aux propos jugés offensants de l’ancien chef islamiste, Abdelilah Benkirane, à l’encontre de Aziz Akhannouch, patron du RNI, ministre de l’Agriculture et homme d’affaires connu au Maroc.
Le 3 février, lors du 6ème Congrès national de la jeunesse du Parti justice et développement (PJD), Abdelilah Benkirane a mis en grade son ancien rival contre le mariage entre l’argent et la politique. « La collusion entre ces deux éléments est un danger pour l’État », a-t-il tonné du haut de sa tribune.
Ce jeudi, Aziz Akhannouch était donc absent du Conseil de gouvernement. De même que trois autres poids lourds de son parti : Mohamed Aoujjar, ministre de la Justice, Mohamed Boussaid, ministre de l’Économie et des finances et Rachid Talbi Alami, ministre de la Jeunesse et des sports.
La secrétaire d’État à la Pêche, M’barka Bouaida, n’a pas assisté non plus. Seule sa consœur, Lamia Boutaleb, secrétaire d’État chargé du Tourisme, a fait acte de présence. « Visiblement, elle était là pour ne pas donner l’impression d’une crise politique majeure au sein de la majorité « , commentent nos sources.
Le choc des titans
Mais dans les coulisses, la guerre a repris de plus belle entre les Rnistes et leur ancien ennemi. Benkirane ne semble pas avoir digéré son éviction brutale du pouvoir – il a été remercié par le roi pour incapacité à former sa majorité -, et ne rate aucune occasion pour accuser le RNI et son allié l’Union socialiste des forces populaires (USFP) d’être derrière sa débâcle.
Ces derniers jours, son successeur à la tête du gouvernement, Saadeddine El Othmani, avait essayé de calmer les tensions provoquées par ces propos virulents, mais le mal était déjà fait. « Personne ne vous empêchera de faire de la politique M. Aziz. Mais sachez que le peuple marocain n’oubliera jamais ses grands politiciens et ses partis politiques authentiques », avait asséné Abdelilah Benkirane lors de sa sortie du 3 février.
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