Mondial 2022 au Qatar : le président de l’UEFA, Michel Platini, impliqué lui aussi ?
Le scandale de corruption dans l’attribution de la Coupe du monde 2022 au Qatar continue d’ébranler le football mondial. Dans son édition de mardi 3 juin, le journal britannique « Daily Telegraph » met en cause le président de l’UEFA, Michel Platini. L’intéressé a aussitôt démenti.
La France est-elle impliquée dans le scandale de la Coupe du monde au Qatar, comme l’indique mardi 3 juin The Daily Telegraph ? Le quotidien britannique affirme détenir des preuves que Michel Platini, actuel président de l’UEFA, a rencontré en 2010 en secret le Qatari Mohamed Bin Hammam, alors membre du Comité exécutif de la Fifa et président de la Confédération asiatique.
Ce dernier a été accusé dimanche par le Sunday Times d’avoir versé plus de 5 millions d’euros de pots de vin à des membres de la Fifa pour influencer leur vote du 2 décembre 2010 ayant débouché sur l’attribution au Qatar de la Coupe du monde 2022.
>> Lire aussi : Qui sont les principaux dirigeants du foot africain accusés de corruption ?
Selon le site internet du Telegraph, le petit-déjeuner entre Platini et Bin Hamman aurait eu lieu un mois avant le vote du comité exécutif de la Fifa, le 2 décembre 2010, à Zurich. Et quelques jours plus tard, mais toujours avant le vote, le président de l’UEFA se rendait à un dîner à l’Élysée à l’invitation de Nicolas Sarkozy, alors président français, en présence de l’émir du Qatar et du Premier ministre de l’émirat.
Une source proche de la présidence de l’UEFA, citée par l’AFP, a confirmé que Michel Platini avait bien rencontré fin 2010 Mohamed Bin Hammam mais il n’aurait pas été question, selon elle, de la candidature du Qatar pour 2022.
"Les petits déjeuners entre membres du comité exécutif de la Fifa [Platini l’est toujours, Bin Hammam a été radié depuis, NDLR] n’ont rien d’extraordinaire, car ils logent dans le même hôtel lors des réunions de travail, a expliqué cette source. Mais celui-ci, en novembre 2010, était particulier, car Bin Hammam voulait que Platini se présente à la présidentielle Fifa qui allait avoir lieu en juin 2011".
"Platini a dit que ça ne l’intéressait pas, Bin Hammam lui a alors dit qu’il allait se présenter contre Blatter [président en exercice depuis 1998, NDLR], il n’y a pas eu de discussion sur le dossier du Qatar pour 2022 mais sur la présidentielle à la Fifa", a ajouté cette même source.
Issa Hayatou dément
Bin Hammam se présentera effectivement à la présidence de la Fifa, mais retirera finalement sa candidature avant le vote, accusé d’avoir acheté des voix lors d’une réunion de la Confédération du football caribéen en mai 2011 à Trinité-et-Tobago, avec des enveloppes contenant 40 000 dollars (29 000 euros à l’époque). Le Qatari sera ensuite radié pour corruption.
Dans son édition du 1er juin, le Sunday times affirme que le Qatar a versé des pots-de-vin à la quasi-totalité des dirigeants de fédérations africaine de football. Visé par l’enquête du quotidien britannique, Issa Hayatou, le président de la confédération africaine de football (CAF) et vice-président de la Fifa, a réfuté catégoriquement ces allégations, dans un communiqué.
Hayayou affirme ne jamais avoir "reçu de M. Bin Hammam, de l’émir du Qatar ou de tout membre de la candidature qatarie de récompenses financières afin de soutenir la candidature Qatar 2022. (…) Le président de la CAF se réserve le droit de saisir en justice les responsables de cette campagne de dénigrement à son encontre", poursuit le communiqué.
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Vincent Duhem
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