Maroc : un avocat du Hirak condamné à la prison ferme pour « incitation à commettre des crimes »
La justice marocaine a condamné jeudi l’un des avocats des militants du mouvement dans le Rif à 20 mois de prison ferme pour « incitation à commettre des crimes et délits ». Une première, depuis le début du Hirak en octobre 2017.
![Un manifestant fait face aux forces de l’ordre lors de la grande marche du 20 juillet 2017 à Al-Hoceïma, dans le Rif. © Therese Di Campo/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2017/08/08/sipa_ap22080679_000021-e1502210184367.jpg)
Un manifestant fait face aux forces de l’ordre lors de la grande marche du 20 juillet 2017 à Al-Hoceïma, dans le Rif. © Therese Di Campo/AP/SIPA
Me Abdessadek El Bouchtaoui a été condamné par le tribunal de première instance d’Al Hoceïma pour « incitation à commettre des crimes et délits », « incitation à participer à une manifestation non autorisée », ou encore « outrage à des fonctionnaires », a-t-il indiqué. L’avocat, qui a également écopé d’une amende de 500 dirhams (45 euros), a précisé qu’il « fera sans doute appel » de ce jugement.
Très actif sur les réseaux sociaux, ce membre du Comité de défense des détenus d’Al Hoceïma dénonçait fréquemment les « procès inéquitables » des activistes du Hirak ou encore les « violations des droits de l’Homme » dans la région du Rif depuis le début de la contestation.
« Atteinte à la sécurité de l’État »
« J’ai été condamné pour mes publications dénonçant la réaction des autorités face à des manifestations pacifiques et les arrestations dans les rangs des manifestants », a poursuivi cet avocat. « Ce jugement fait suite à une série de pressions visant à me faire taire », a-t-il dénoncé, précisant qu’il restait en liberté jusqu’à confirmation de la peine en appel ou à la cour de Cassation.
Le Hirak a agité la région du Rif pendant plusieurs mois pour réclamer son désenclavement. Les autorités ont arrêté plus de 400 personnes, et des dizaines de peines de prison ont été prononcées.
Le leader de la contestation, Nasser Zefzafi, et 53 co-accusés sont jugés depuis plusieurs semaines à Casablanca. Les prévenus sont poursuivis notamment pour « atteinte à la sécurité de l’État ».
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