Maroc : série de mesures pour Jerada, agitée par des manifestations
Le chef du gouvernement marocain Saad-Eddine El Othmani a annoncé samedi une série de mesures en réponse aux revendications de la population de Jerada, ancienne cité minière du nord-est pays agitée par des manifestations sociales depuis fin décembre.
![Manifestation à Jérada le 26 décembre 2017. La population demande une « alternative économique », de l’emploi et la fin de la marginalisation. © YouTube/Hespress](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2017/12/27/jerada-manif30.jpg)
Manifestation à Jérada le 26 décembre 2017. La population demande une « alternative économique », de l’emploi et la fin de la marginalisation. © YouTube/Hespress
La ville de Jerada vit au rythme des manifestations pacifiques depuis la mort accidentelle, fin décembre, de deux frères piégés dans un puits clandestin.
Les protestataires dénoncent l’ »abandon » de leur ville, fustigent les « barons du charbon » qui « profitent de la situation » et réclament une « alternative économique » aux « mines de la mort ».
Car depuis la fermeture, à la fin des années 90, d’une importante mine qui constituait la principale activité de la ville, des centaines de mineurs continuent d’extraire clandestinement du charbon, que revendent des notables locaux grâce à des permis d’exploitation.
En visite dans la région, Saad-Eddine El Othmani a annoncé le « retrait des permis d’exploitation non conformes à la loi », selon un communiqué de son cabinet.
Il a aussi affirmé qu’une récente étude a démontré un « potentiel minier inexploité » à Jerada, avec des « réserves de plomb, de cuivre et de zinc », ce qui « ouvre la voie à l’exploitation de ces minerais au profit de la population » locale.
Enveloppe budgétaire et logements
Le Premier ministre marocain a ajouté qu’une enveloppe budgétaire serait débloquée au profit des anciens employés de la mine fermée à la fin des 1990, atteints de silicose, et que des logements seraient attribués aux anciens salariés de cette mine.
Une « zone industrielle » est en cours de construction à Jerada, toujours selon le communiqué du chef du gouvernement, tandis que 3.000 hectares seront mobilisés pour l’exploitation agricole.
La contestation pacifique à Jerada porte notamment sur le développement économique, le traitement de la silicose qui touche des centaines d’anciens mineurs et l’ouverture d’enquêtes contre ceux que les locaux appellent les « barons du charbon ».
Les manifestants, qui ont de nouveau défilé vendredi, n’ont pas encore réagi aux annonces faites par El Othmani.
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