Maroc : NRJ lance sa webradio ciblant les jeunes et espère convaincre les annonceurs

Après avoir diffusé un contenu uniquement musical durant ses dix premiers mois d’existence, la web-radio marocaine lance officiellement sa grille des programmes à destination des 15-30 ans. Objectif : diversifier les ressources d’une société jusque-là tournée vers l’événementiel.

Hakim Chagraoui, PDG de NRJ Maroc © NRJ Maroc.

Hakim Chagraoui, PDG de NRJ Maroc © NRJ Maroc.

Publié le 12 février 2018 Lecture : 3 minutes.

Ce lundi 12 février marque le lancement officiel des activités de la webradio NRJ Maroc, dont la phase de test est disponible via une application pour smartphones depuis mars 2017. Pour Hakim Chagraoui, 35 ans, PDG de Radio Planet, qui détient la licence marocaine de la radio française, ce lancement marque « le passage aux choses sérieuses », après l’étude de la cible – les jeunes qui consomment beaucoup de contenus sur internet – ce qui justifie le choix de la chaîne de bouder la bande FM pour privilégier un support web.

Le lancement était initialement prévu pour le mois de septembre, mais il a été reporté, notamment le temps d’installer la radio dans un local plus spacieux, explique le dirigeant de Radio Planet, qui est aussi le directeur général de NRJ Maroc.

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Alors que durant ses dix premiers mois d’existence, NRJ Maroc a diffusé une programmation exclusivement musicale, la nouvelle grille annonce quatre émissions quotidiennes : une matinale, une session d’infos-people, des plages de dédicaces musicales et une libre-antenne en soirée. La radio se dote aussi d’un nouveau site internet, où les fans trouveront des informations sur leurs stars préférées.

L’événementiel comme source de revenus

« La radio a trouvé son public », assure Hakim Chagraoui, qui avance le chiffre plus de 10 millions d’auditeurs depuis le 23 mars dernier. Mais la webradio ne diffusant pas encore de publicité, elle n’a pu capitaliser sur cette audience. C’est la « marque NRJ » qui a assuré les revenus de l’entreprise. « Nous détenons la marque en exclusivité au Maroc, et nous l’utilisons sur des événements que nous portons », explique le PDG de Radio Planet.

L’événementiel a en effet rapporté plus de 8 millions de dirhams (704 000 euros) durant cette première année d’activité, précise-t-il, grâce aux partenariats signés avec une dizaine d’annonceurs pour l’organisation des six événements par la société, au nombre desquels on peut citer une tournée avec de nombreuses stars marocaines et internationales, parmi lesquelles Ahmed Chawki, L’Artiste, Vitaa ou Zahoune, une exposition et un concours de « gaming ». Autant d’actions à destination de la même cible : les 15-30 ans accrocs au net.

Le dernier contrat signé est un partenariat avec la Fédération royale marocaine de basket-ball, qui souhaite rendre les matchs du championnat plus attractifs et envisage l’organisation des shows à l’américaine entre les mi-temps et à la fin de la rencontre. Six rappeurs ont donc joué ce dimanche à Casablanca, quand le WAC recevait le club de Salé.

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« Nous avons organisé trois fois plus événements que ce que nous avions prévu au début, c’est un succès auquel nous ne nous attendions pas spécialement », glisse le dirigeant de Radio Planet.

Réajustement du business plan

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Pour suivre ce rythme de développement, il a fallu investir plus que les 30 millions de dirhams sur cinq ans initialement prévus. Les dirigeants ont ainsi fait l’acquisition de matériel pour les concerts qu’ils avaient au départ prévu de louer, les locaux repérés au départ se sont révélés trop exigus, accélérant le déménagement de la société, tandis que les cachets d’artistes ont dû suivre la multiplication du nombre de prestations prévues. Il a aussi fallu adapter la politique de ressources humaines et embaucher : une trentaine de personnes s’activent désormais dans les nouveaux locaux.

Au final, ce sont plus de 12 millions de dirhams qui ont été décaissés en 2017, le porteur du projet contribuant à ces dépenses pour un montant de 3 millions de dirhams. Hakim Chagraoui, qui avait d’abord pensé rester seul à bord de son navire, a préféré faire appel à des investisseurs. « Il s’agit d’investisseurs privés, sensibles à notre projet et aux médias généralement, mais je garde le contrôle de l’entreprise », assure ce serial-entrepreneur qui a passé une grande partie de sa carrière dans l’événementiel.

Avec le lancement de la radio et du site, NRJ Maroc proposera une offre globale aux annonceurs. « Nous ne voulons pas faire de la publicité d’une façon classique », explique le directeur de la radio, qui compte proposer à ses clients à la fois leur bannière sur le site, l’habillage d’un concert et un spot sur la radio. « Pour le moment, il est difficile de nous prononcer sur des chiffres précis pour cette année. Nous attendons le retour de la régie publicitaire que nous avons mandaté », poursuit Hakim Chagraoui, qui reste confiant quant à la réussite de son aventure et table sur 30 millions de sessions actives sur la webradio avant la fin du premier semestre. Un chiffre qui se traduira cette fois-ci par plusieurs millions de dirhams, issus de recettes publicitaires, dans les caisses de la radio.

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