À Tunis, le roi du Maroc appelle à un nouvel ordre maghrébin

Pour sa première visite en Tunisie depuis la révolution de 2011, le roi du Maroc s’est exprimé samedi devant les élus du pays depuis la tribune de l’Assemblée nationale constituante (ANC) à Tunis. Mohammed VI y a affirmé que l’Union du Maghreb est devenue une exigence régionale.

Mohammed VI (à dr.) et le Premier ministre tunisien Mehdi Jooma à Tunis, le 31 mai. © Reuters

Mohammed VI (à dr.) et le Premier ministre tunisien Mehdi Jooma à Tunis, le 31 mai. © Reuters

Publié le 1 juin 2014 Lecture : 2 minutes.

L’allocution du roi du Maroc devant les élus du peuple tunisien devait être le temps fort de sa première visite officielle à Tunis depuis la révolution de 2011, elle n’a duré que 25 minutes dans un hémicycle sous haute surveillance. Mohammed VI a affirmé le soutien du royaume chérifien à "la nouvelle Tunisie" et salué "un esprit de consensus positif animant toutes ses composantes" qui permet de conduire le pays dans "une étape déterminante de son histoire". En donnant ainsi un appui politique, diplomatique et économique sans précédents de la part d’un dirigeant arabe, le roi du Maroc réhabilite la Tunisie sur la scène internationale.

La confiance est le maître mot du discours royal puisqu’il s’agit de conjuguer tous les efforts pour rendre effective l’intégration maghrébine. Des réformes et le rejet de la part des composantes de la société de toutes formes d’extrémisme sont les premières étapes pour construire un édifice maghrébin à même de devenir un modèle mais "beaucoup de défis se dressent et beaucoup de menaces guettent les États du Maghreb", a-t-il alerté en soulignant que "les réponses doivent être collectives parce que les défis sont collectifs et se posent sur les plans sécuritaire, de la stabilité et du développement".

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L’UMA, un choix stratégique

Dans ce contexte, le Maroc positionne l’Union du Maghreb arabe (UMA) comme un choix stratégique dans la construction d’un édifice maghrébin centré sur le développement humain dans la région. Pour Mohammed VI, "c’est un leurre de penser que le maintien de la situation actuelle et de l’état d’immobilisme que connaît le grand Maghreb peut être érigé désormais en stratégie payante. Ce qui est particulièrement en cause à cet égard, c’est la persistance de la fermeture des frontières. Cette clôture n’est compatible ni avec la Charte fondatrice de l’Union, ni avec la logique de l’Histoire, encore moins avec les exigences de l’interdépendance et de la complémentarité géographique. En réalité, elle va à l’encontre des intérêts des peuples maghrébins qui aspirent à l’unité et à l’intégration".

Par conséquent, a-t-il poursuivi, l’Union du Maghreb n’est plus un choix facultatif ou un luxe. Elle est devenue plutôt une revendication populaire pressante, une exigence régionale stratégique incontournable. Les bouleversements successifs des trois dernières années sur le plan géopolitique et géostratégique appellent à l’établissement "d’un nouvel ordre maghrébin" basé sur une dynamique et une volonté commune.

Face à ce discours qui reflète la détermination du royaume chérifien et son ambition d’être un leader régional, beaucoup d’élus sous la coupole du Bardo ne pouvaient s’empêcher de penser que la question du Sahara est l’un des freins de la construction maghrébine tandis que des syndicats étudiants manifestaient à l’extérieur pour exprimer leur solidarité avec les jeunes emprisonnés au Maroc.

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