Rwanda : un deuxième procès ordonné en France contre des génocidaires présumés

Après le procès en France de Pascal Simbikangwa, condamné en mars à 25 ans de réclusion criminelle, des juges d’instruction parisiens ont ordonné vendredi le renvoi aux assises de deux anciens bourgmestres rwandais, Octavien Ngenzi et Tito Barahira, pour leur participation présumée au génocide de 1994.

Des crânes humains exposés le 4 avril 2014 au Mémorial du génocide à Nyamata. © AFP

Des crânes humains exposés le 4 avril 2014 au Mémorial du génocide à Nyamata. © AFP

Publié le 30 mai 2014 Lecture : 1 minute.

Ce sera le deuxième procès en France sur le génocide rwandais, après celui – très médiatisé – de Pascal Simbikangwa. Des juges d’instruction parisiens ont ordonné, le 30 mai, le renvoi aux assises de deux anciens bourgmestres rwandais, Octavien Ngenzi et Tito Barahira, pour leur participation présumée au génocide de 1994.

Mis en cause par de nombreux témoins, les deux hommes, qui contestent les faits, sont notamment accusés d’avoir participé au massacre de centaines de Tutsis réfugiés dans une église de la commune de Kabarondo dans l’est du Rwanda, le 13 avril 1994, selon les mêmes sources. Des accusations lourdes qui pèsent sur Tito Barahira et Octavien Ngenzi qui se sont succédés au poste de bourgmestre de Kabarondo (1977-1986, 1987-1994).

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>> Lire aussi : Justice, après Simbikangwa, qui ?

L’un "donneur d’ordre", l’autre "encadreur"

Selon une source judiciaire, ce statut leur aurait conféré une "influence considérable" sur la population permettant "une mise en œuvre rapide de la politique génocidaire".

Durant l’enquête, des témoins ont décrit Octavien Ngenzi, agronome de 56 ans, comme un "donneur d’ordre" et "un co-auteur direct des crimes" dans la région de Kabarondo, poursuit cette source. Tito Barahira, 62 ans, est lui dépeint comme un "participant direct et convaincu", "un encadreur", et "un participant actif" aux massacres. Plusieurs témoins ont décrit comment cet enseignant encourageait des habitants à "travailler". Pour lui, "’aller ‘travailler’ signifiait aller tuer’", a expliqué un témoin. Les Interahamwe, les jeunes extrémistes hutus, lui "obéissaient au doigt et à l’œil", a dit un autre.

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Ngenzi est également mis en cause dans les tueries survenues dans le centre de santé voisin, puis dans un centre d’alphabétisation des survivants avaient tenté de trouver refuge.

Les deux hommes sont également accusés d’avoir pris part à la fouille d’habitations pour y trouver des Tutsis.

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(Avec AFP)
 

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