Liberia : le Prix Mo Ibrahim décerné à Ellen Johnson-Sirleaf
La distinction a été attribuée à l’ancienne présidente du Liberia pour « sa capacité à redresser un pays ravagé par des années de guerre civile ».
La fondation Mo Ibrahim a annoncé la nouvelle par voie de communiqué ce lundi. Ellen Johnson-Sirleaf, à qui George Weah a succédé le 22 janvier, est la lauréate 2017 du prix Ibrahim. Le comité « salue le leadership exceptionnel d’Ellen Johnson-Sirleaf, et sa capacité à redresser un pays dévasté par de nombreuses années de guerre civile, et confronté à des défis sans précédent et renouvelés. »
L’ex-présidente du Liberia, qui avait déjà été récompensée en 2011 par le Prix Nobel de la Paix aux côtés de l’activiste pacifiste libérienne Leymah Gbowee et à la yéménite Tawakkul Karman « a pris les rênes d’un pays totalement détruit par la guerre civile et conduit un processus de réconciliation visant à la construction d’une nation et de ses institutions démocratiques. Tout au long de ses deux mandats, elle a travaillé sans relâche pour le compte de ses concitoyens », écrivent les membres du comité.
« Un tel parcours ne peut pas être sans failles, et aujourd’hui, le Liberia reste face à de nombreux défis », reconnaît le communiqué, tout en soulignant qu’ »en douze années de mandat, Ellen Johnson Sirleaf a coulé les fondations sur lesquelles le Liberia peut désormais poursuivre sa reconstruction. »
Ellen Johnson Sirleaf wins 2017 Ibrahim Prize for Achievement in African Leadership. Former President of #Liberia praised for her extraordinary efforts to lead country’s recovery following civil war. Read the full release: https://t.co/knJ7uMVWlh #MIFPrize #leadership #Africa pic.twitter.com/77Kfh2JKkD
— Mo Ibrahim Foundation (@Mo_IbrahimFdn) February 12, 2018
Une fin de mandat agitée
Ellen Johnson-Sirleaf, 79 ans, est devenue présidente du Liberia le 16 Janvier 2006. Elle a servi deux mandats à la tête du pays et est la première femme élue au suffrage universel à la tête d’un pays africain. Avec cette distinction, elle devient également la première femme à recevoir le prix Mo Ibrahim.
Elle succède à d’autres anciens chefs d’État africains parmi lesquels le dernier récipiendaire en date a été l’ancien président de la Namibie Hifikipunye Pohamba, en 2014.
Au Liberia, son bilan à la tête du pays ne fait cependant pas l’unanimité. « À son crédit, la présidente peut se targuer d’avoir préservé la paix, attiré des investisseurs, rebâti un État à partir de rien et fait avancer le chantier crucial des infrastructures », confiait à Jeune Afrique un haut fonctionnaire des Finances, en octobre dernier.
Mais son mandat a également été marqué par des accusations de népotisme, ses fils Charles et Robert ayant respectivement été nommés à la tête de la Banque centrale du Liberia et de la compagnie pétrolière nationale.
>>> A LIRE – Liberia : le bilan en demi-teinte d’Ellen Johnson Sirleaf
Les derniers mois de sa présidence ont également été marqué par une violente polémique, jusqu’au sein même de son parti, sur sa position lors de la campagne présidentielle. La bataille a été si tendue que, mi-janvier, elle a été exclue de son parti.
Chaque lauréat du prix Mo Ibrahim se voit remettre 5 millions de dollars US, échelonnés sur 10 ans, à la suite de quoi ils perçoivent 200 000 dollars par an, à vie. Dans le cas où le lauréat est porteur d’une activité d’intérêt public, 200 000 dollars supplémentaires lui sont versés chaque année pendant dix ans.
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