Tunisie : le ministre de la Défense veut renforcer le caractère obligatoire du service militaire

En 2017, sur les 31 000 jeunes convoqués pour le service miliaire, seulement 506 l’ont effectivement fait. Un constat sur lequel s’appuie le ministre tunisien de la Défense, Abdelkarim Zebidi, qui a présenté l’ébauche d’un projet de loi visant à limiter les exemptions possibles.

Une patrouille de l’armée tunisienne près de Ben Guerdane, en 2016 (image d’illustration). © AP/SIPA

Une patrouille de l’armée tunisienne près de Ben Guerdane, en 2016 (image d’illustration). © AP/SIPA

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Publié le 14 février 2018 Lecture : 2 minutes.

Auditionné devant la commission de la Sécurité et de la Défense ce lundi 12 février, le ministre de la Défense nationale Abdelkarim Zebidi, a annoncé les grandes mesures du futur projet de réforme du service militaire tel qu’il souhaite le voir mis en oeuvre. Le ministre a surtout insisté sur le maintien du caractère obligatoire du service militaire, voir son renforcement.

En Tunisie, les jeunes hommes sont appelés sous les drapeau dès l’âge de vingt ans, mais de nombreuses possibilités de dispense existent.

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Il y a les exemptions en cas d’inaptitude médicale, ou si le jeune homme est soutien de famille. Surtout, le ministre entend mettre fin à la possibilité d’échapper au service militaire en payant une compensation financière. En effet depuis 1978, les hommes peuvent choisir entre effectuer leur service militaire d’un an ou une simple affectation de 15 à 25 jours, suivie par la ponction d’une partie de leur salaire pendant les onze mois restants, au profit d’un fonds du service national. D’après le ministre de la Défense, cette disposition devrait être supprimée, « afin d’assurer l’égalité devant la loi ».

Le ministre de la Défense a également fait part de son ambition d’élargir l’obligation du service militaire aux femmes, en vertu du principe d’égalité entre les sexes. 

« Impliquer la jeunesse dans la relance économique »

Le ministre a également avancé des arguments économiques pour soutenir la réforme qu’il entend porter devant le Parlement. Il veut ainsi que le projet de loi qui sera soumis au vote de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) prévoit l’instauration d’un service civil exécutable au sein des ministères, collectivités locales et établissement publics,ce qui permettraient de lutter contre le chômage des jeunes. « Ce service serait une manière d’impliquer la jeunesse dans la relance économique », a-t-il affirmé devant la commission.

Un service civil particulier serait mis en place pour les jeunes médecins : ceux-ci seraient ainsi contraints d’effectuer leur service dans des zones qui souffrent d’un déficit de compétences dans leur domaine de spécialité, faute de quoi ils se verraient fermer les portes à tout recrutement futur au sein de la fonction publique.

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Le ministre a ensuite insisté sur l’importance des formations professionnelles proposés pendant le service national. Il a rappelé que 1500 places de formations étaient disponibles dans ces cursus mené en parallèle au service militaire. Des formations qui sont notamment proposées aux décrocheurs scolaires, qui peuvent suivre des programmes dans des centres militaires de formation professionnelle. Sanctionnés par l’obtention de certificats de compétences ou d’aptitude professionnelle ainsi que des brevets techniques professionnels (BTP).

Le projet de loi n’est cependant pour l’instant qu’à l’état de « simple brouillon », pour reprendre le terme d’Abdelakrim Zabidi. Les mesures qu’il défend pourraient donc ne pas être celles sur lesquelles auront à statuer les députés de l’Assemblée des Représentants du Peuple. Ces propositions doivent encore être soumises « au dialogue avec des acteurs de la société civile et des organisations militaires concernées ».

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