Togo : l’archevêque émérite de Lomé appelle Faure Gnassingbé à partir en 2020

Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, qui a dirigé le parlement de la transition au Togo, est intervenu ce mercredi pour appeler le président Faure Gnassingbé à partir en 2020, alors que s’ouvre ce jeudi le dialogue politique entre le pouvoir et l’opposition.

Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro, lors d’une conférence de presse au Togo, le 14 février 2018. © Magloire-Angelo Tounou-Akué

Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro, lors d’une conférence de presse au Togo, le 14 février 2018. © Magloire-Angelo Tounou-Akué

Publié le 15 février 2018 Lecture : 2 minutes.

Mgr Philippe Fanoko Kpodzro a visiblement le sens du timing. À la retraite depuis la nomination de son successeur en 2007, l’archevêque émérite de Lomé est sorti de son silence ce mercredi 14 février pour apporter sa « contribution » et ses éclairages au dialogue politique, prévu ce jeudi 15 février entre la présidence et l’opposition.

Depuis plusieurs semaines, les manifestations contre le régime du président Faure Gnassingbé se succèdent à Lomé.

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Points à retenir du document de 26 pages intitulé « Contribution-Eclairage de Mgr Philippe Fanoko Kpodzro au dialogue politique togolais en préparation », présenté à la presse : la proposition d’un retour à la Constitution de 1992, « vraie voie de salut pour un processus démocratique paisible ».

[Faure Gnassingbé doit] accepter de ne plus se représenter aux élections de 2020, ce qui sera tout à son plus grand honneur

Pour ce prélat âgé de 88 ans, ce long texte n’est pas dirigé contre une personne et « vouloir en faire un argument de résistance à l’éventualité de retour de ladite Constitution relève du pur dilatoire ». Une sortie qui vient contredire le président Faure Gnassingbé, qui estimait lors d’un entretien accordé à Jeune Afrique en décembre dernier que les prélats catholiques avaient « mis de l’eau dans leur vin de messe ».

Figure de la « transition » des années 1990

Mgr Philippe Fanoko Kpodzro est un personnage très connu des Togolais. Évêque depuis 42 ans, il a été choisi en juillet 1991 pour présider le bureau de la Conférence nationale proclamée « souveraine » par les participants. À l’issue de ces assises, il avait été élu président du Haut Conseil de la République (HCR), le parlement de la transition.

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C’est sous l’égide de cette institution qu’a été rédigée la Constitution adoptée par référendum le 14 octobre 1992 avec un peu plus de 98 % des suffrages exprimés. Et c’est naturellement que l’archevêque se pose en défenseur de la Constitution de 1992.

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« En toute humilité je demande la réhabilitation de la Constitution de 1992 dans son intégralité, avec toutes ses implications juridiques, et des élargissements enrichissants si nécessaires. Ce qui suppose que notre chef de l’État finisse complètement, convenablement et dignement son mandat actuel, et accepte de ne plus se représenter aux élections de 2020, ce qui sera tout à son plus grand honneur ».

Une sortie solitaire d’un évêque un peu dépassé par les problématiques du moment

Si, pour le moment, aucun leader politique n’a souhaité se prononcer sur la sortie de cette figure de l’Église catholique togolaise, les soutiens du chef de l’État estiment en coulisses qu’il s’agit d’une « sortie solitaire d’un évêque un peu dépassé par les problématiques du moment ».

La conférence des évêques du Togo n’a également pas encore donné son quitus à la « contribution » de l’archevêque émérite de Lomé.

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