Littérature : décès de la poétesse africaine-américaine Maya Angelou

La poétesse Maya angelou, de son vrai nom Marguerite Johnson, est décédée mercredi à l’âge de 86 ans. Grande figure du combat pour les droits civiques des Africains-Américains, elle fut également actrice et chanteuse.

Maya Angelou fut écrivaine, danseuse, chanteuse, productrice, enseignante, serveuse, journaliste… © Tim Sloan/AFP/Getty Images

Maya Angelou fut écrivaine, danseuse, chanteuse, productrice, enseignante, serveuse, journaliste… © Tim Sloan/AFP/Getty Images

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 28 mai 2014 Lecture : 2 minutes.

Qui ne connaît, au moins de nom, ce grand roman autobiographique : I Know Why the Caged Bird Sings (Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage, 1969) ? Reconnue dans le monde entier, Maya Angelou était devenue aux États-Unis une véritable institution. Ses livres sont inscrits dans les programmes scolaires. Bill Clinton l’avait invitée à lire un de ses poèmes à l’occasion de son investiture, en janvier 1993 (On the Pulse of Morning, voir la vidéo ci-dessous).

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Mais avant d’écrire des romans et des livres à succès, Maya Angelou avait déjà vécu plusieurs vies. Mère à 17 ans, elle devient d’abord célèbre comme chanteuse de calypso, danseuse étoile (dans l’opéra de Gershwin Porgy and Bess), et même actrice (Les Nègres, de Jean Genêt). Elle travaille pour Martin Luther King à New York, suit le militant radical sud-africain Vusumzi Make en Égypte et côtoie Malcolm X au Ghana, au début des années 1960. Une rencontre avec l’Afrique qu’elle raconte dans le cinquième tome de son autobiographie.

"Je savais à présent que mon peuple n’avait jamais tout à fait quitté l’Afrique"

En quittant le Ghana, en 1964, elle écrivait : "Longtemps avant, on m’avait enlevée de force à l’Afrique. […] Ce second départ serait moins douloureux, car je savais à présent que mon peuple n’avait jamais tout à fait quitté l’Afrique. Nous avions chanté le continent dans nos blues, nous l’avions crié dans nos gospels, dansé dans nos breakdowns. En le transplantant à Philadelphie, à Boston et à Birmingham, nous avions changé sa couleur et modifié ses rythmes. Pourtant, c’était l’Afrique qui se pavanait dans nos hauts mollets bombés, se trémoussait dans nos derrières protubérants et crépitait dans notre rire ample et franc."

Celle qui fut aussi, comme elle l’écrit dans ses Mémoires, productrice, enseignante, serveuse, journaliste, maquerelle, stripteaseuse ou ­beatnik, avait récemment accepté de se prêter à l’expérience de l’analyse ADN pour retrouver ses racines. Les tests avaient confirmé que sa grand-mère était la fille d’une esclave engrossée à l’âge de 17 ans par son maître. Elle s’était aussi prêtée à la reconstitution de l’épicerie de sa grand-mère, à Stamps, lorsque le Musée de la tolérance de San Francisco avait voulu recomposer l’histoire du siècle à travers le parcours d’une demi-douzaine d’Américains.

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(Avec AFP)

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